Les formules à connaitre en SES ( T Larribe)

Voici un memento des savoir-faire applicables à des données quantitatives à connaître en sciences économiques et sociales. Le document indique les calculs à effectuer ainsi que la signification des résultats.

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MéthodologieEC 2 : Analyse d'un document (T. Larribe)

Quelles sont les attentes ?

Les consignes officielles figurant sur les sujets de baccalauréat sont les suivantes :

Pour la partie 2 (Étude d’un document), il est demandé au candidat de répondre à la question en adoptant une démarche méthodologique rigoureuse de présentation du document, de collecte et de traitement de l’information.

3 attentes précises doivent être distinguées :

  1. La présentation du document ;
  2. La maîtrise de savoir-faire pour traiter les informations du document ;
  3. La capacité à répondre à la question posée.

Attention : pour cette partie de l’épreuve, il est inutile d’expliquer le document (recherche des causes, des conséquences, explicitation d’une relation), ou de mobiliser des connaissances. En revanche, les savoir-faire applicables aux données quantitatives et aux représentations graphiques qui figurent à la fin du programme de terminale sont requis.

Extrait du programme officiel de terminale : L’enseignement des sciences économiques et sociales doit conduire à la maîtrise de savoir-faire quantitatifs, qui ne sont pas exigés pour eux-mêmes mais pour exploiter des documents statistiques ou pour présenter sous forme graphique une modélisation simple des comportements économiques ou sociaux.Calcul, lecture, interprétation

  • Proportions, pourcentages de répartition (y compris leur utilisation pour transformer une table de mobilité en tables de destinée et de recrutement)
  • Moyenne arithmétique simple et pondérée
  • Évolutions en valeur et en volume
  • Propensions moyenne et marginale à consommer et à épargner
  • Élasticité comme rapport d’accroissements relatifs
  • Écarts et rapports interquantiles
  • Mesures de variation : coefficient multiplicateur, taux de variation, indices simples et pondérés

Lecture et interprétation

  • Corrélation et causalité
  • Tableaux à double entrée
  • Taux de croissance moyen
  • Médiane, écart-type
  • Élasticité prix de la demande et de l’offre, élasticité revenu de la demande
  • Représentations graphiques : courbes de Lorenz, histogrammes, diagrammes de répartition, représentation des séries chronologiques, y compris les graphiques semi-logarithmiques
  • Représentation graphique de fonctions simples (offre, demande, coût) et interprétation de leurs pentes et de leurs déplacements

Source : http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=71834

Comment procéder ?

Conseils méthodologiques

Chaque type de document a sa propre méthode d’analyse (voir la partie méthodologique du manuel de S.E.S.). Une démarche commune peut néanmoins être proposée pour l’étude de documents.

  • Étape 1 : Présenter le document.

Dans un premier temps, il convient de présenter le document indépendamment de la question posée. Il s’agit pour cela de repérer les éléments de base :

  • Quelle est la nature ou le type de document ? (Texte, graphique, tableau)
  • Quelle est sa source ? (Elle est toujours précisée en bas du document concerné. Il y a parfois plusieurs sources.)
  • Quel est le thème du document ? (Autrement dit : de quoi parle le document ? Le thème ne doit pas être confondu avec l’idée générale)
  • Quel est le champ ? (Quelle est la population concernée ? Cette information figure généralement dans les notes de bas du document.)
  • Quel est le cadrage temporel des données ?
  • Quel est (sont) l’indicateur(s) utilisé(s) ? Quelle est l’unité ? (Une bonne lecture de l’unité permet d’éviter de graves erreurs. En présence d’un pourcentage, on se demandera s’il s’agit d’une mesure de proportion ou d’évolution. Dans ce dernier cas, on se demandera ensuite s’il s’agit d’un taux de variation classique ou annuel moyen.)

On organise ensuite ces éléments dans une ou deux phrases du type : Ce document est un (nature du document) proposée par (source) afin de présenter (thème) mesuré en (unité) pour (pays, zone, lieu) en (année, période).

  • Étape 2 Lire correctement le document.

Après la présentation du document, on doit vérifier que l’on sait correctement lire une donnée. Il s’agit d’être capable de formuler une phrase claire indiquant la signification précise d’une donnée. Par exemple, prenons le graphique suivant :

EC03

Pour lire le taux de croissance du PIB de la France en 2013, on ne pourra pas se contenter de dire : le taux de croissance du PIB en France était de 0,3 % en 2013. Ici, on ne fait que reprendre l’information encadrée et le titre du document pour faire une phrase, sans véritablement indiquer la signification du chiffre. On préfèrera dire : En France, le PIB a augmenté de 0,3 % sur l’année 2013. En effet :

Le taux de croissance du PIB en France était de 0,3% en 2013
  • On ne sait pas ce que signifie n% (proportion ? évolution ?)
  • Il s’agit d’une simple reprise des éléments du document (titre, valeur)
En France, le PIB a augmenté de 0,3 % sur l’année 2013.
  • On comprend qu’il s’agit d’un taux de variation, et non d’une proportion
  • On comprend que 0,3 % est une augmentation
  • On comprend que c’est le PIB qui a augmenté

Pour lire un indice, on fera non seulement une phrase de lecture, mais également une traduction de la signification de la valeur. Il s’agit alors de transformer l’indice en taux de variation (s’il est proche de 100) en lui retranchant 100, ou en coefficient multiplicateur (si sa valeur est élevée) en le divisant par 100.

Exemple : Si pour un phénomène donné,  on a un indice base 100 pour l’année 2012, et de 105 pour l’année 2013, on pourra dire :

L’indice d’évolution du (phénomène étudié) est passé de la valeur 1001 en 2012 à 105 en 2013. Cela signifie que la grandeur considérée a augmenté de 5 %2 entre les deux dates

  1. Il s’agit de la base, celle qui indique l’année de référence à partir de laquelle les évolutions sont mesurées.
  2. 105 – 100 = + 5 % On peut aussi dire que le phénomène a été multiplié par  = 1,05
Type de document Quelques points de vigilance
Tableaux de données statistiques Y-a-t-il une ou plusieurs unités ?Quelles informations lit-on en lignes ? en colonnes ? Par lesquelles commencer l’étude ?Y-a-t-il une ligne (ou une colonne) « Total » ou « Ensemble » ? Que révèle-t-elle ?Tableau à double entrée avec des proportions : quel est le sens de lecture du tableau (où est le total 100) ?
Graphiques, diagrammesDiagrammes de répartition, séries chronologiques, graphiques à échelle semi-logarithmique, courbe de Lorenz, représentations de fonctions … Le document présente-il une répartition ? Une variation ? Une fonction ?(Graphiques) Quelles informations sont présentées en abscisses, en ordonnées ? Quelle est leur unité respective ?Y-a-t-il une seule ou plusieurs unités (double axe des ordonnées) ?Quelle est l’échelle (arithmétique, logarithmique) ? Quelle est la légende ?
Textes de nature factuelleChronologie, extrait d’entretien, monographie, récit de vie, compte rendu d’enquête, … Remarques : ce type de document est peu probable. Quels sont les faits présentés ?Comment classer / hiérarchiser les informations présentées ? (Séparer l’essentiel de l’accessoire)
  •  Étape 3 : Analyser le type de travail demandé.

Il ne s’agit pas d’analyser le document en tant que tel, mais de répondre à une question. La lecture de la consigne de la question se fait de la même façon que dans le tableau du titre 2.2.1 (comparer, caractériser, etc.) Mais l’EC2 ne suppose pas une mobilisation de connaissances de cours. Il s’agit de mobiliser un savoir-faire : le travail consiste à extraire des données significatives qui répondent à la question posée, et éventuellement à procéder dans ce but à un traitement simple des données (calculs), tout en sachant qu’on ne disposera pas de calculatrice le jour de l’épreuve.

Les types les plus fréquents sont les suivants :

Types de sujets Travail à effectuer
Analyser … (le plus souvent, une évolution)Remarque : L’analyse au sens classique suppose une description et une explication. Mais dans cette partie de l’épreuve, l’explication n’est pas requise. Dégager une tendance générale – Au besoin, périodiser.Rechercher des régularités : le phénomène évolue-t-il de façon régulière ? Irrégulière ? Observe-t-on une évolution cyclique ? Quelle est l’amplitude ? Quelle est la période du cycle ? Observe-t-on une évolution saisonnière ?Pour commenter une relation entre des variables : recherche de corrélation (positive ou négative), mais pas de causalité (il ne s’agit pas d’expliquer).Identifier les valeurs les plus significatives pour répondre à la question donnée (utiliser des codes couleurs pour entourer, souligner, surligner)Réfléchir à des calculs simples (écarts relatifs, absolus, …) pour appuyer la réponse.Organiser la réponse en allant du général au particulier.
Exemple de sujet :·         Vous présenterez le document, puis analyserez l’évolution de l’emploi non qualifié en France entre 1984 et 2004. (Métropole-bis – 2013 – Graphique)
Mettre en évidence … (un phénomène, une évolution) Globalement, c’est le même travail que ci-dessus, mais l’analyse peut se réduire à un aspect particulier (celui qu’il faut mettre en évidence).
Exemples de sujets :·        Vous présenterez le document puis vous mettrez en évidence l’évolution du PIB en France depuis 1950. (Afrique – 2013 – Graphique)·        Après avoir présenté le document, vous mettrez en évidence l’évolution des principales contributions à la croissance. (Antilles, Guyane – 2013 – Tableau)    
Caractériser … (une évolution, un profil) Décrire avec précision un phénomène, une évolution, en mettant en évidence ses principaux caractères :Pour une évolution : est-elle croissante ? décroissante ? régulière ? Irrégulière ? Cyclique ? Saisonnière ? Etc.Pour un phénomène : les caractéristiques dépendent de la nature de ce phénomène : par exemple, pour les inégalités, le choix des qualificatifs est large : elles peuvent être cumulatives, multidimensionnelles, économiques, sociales, croissantes ou décroissantes, etc.Identifier les valeurs les plus significatives pour illustrer ces caractéristiques.Réfléchir à des calculs simples (écarts relatifs, absolus, …) pour appuyer la réponse.Organiser la réponse en allant du général au particulier.
Exemples de sujets :·       Vous présenterez le document, puis vous caractériserez les inégalités qu’il met en évidence. (Asie – 2013 – Courbe de Lorenz)·       Vous présenterez le document puis vous caractériserez les inégalités de patrimoine qu’il met en évidence. (Métropole – 2013 – Tableau)·       Vous présenterez le document, puis vous caractériserez l’évolution des exportations mondiales de marchandises depuis 1948. (Polynésie – 2013 – Tableau)·       Vous présenterez le document, puis caractériserez l’évolution des inégalités face au chômage qu’il met en évidence. (Pondichéry – 2014 – Graphique)
Comparer Rechercher des caractéristiques communes et des différences aux phénomènes comparés.Identifier les valeurs les plus significatives pour illustrer chacun de ces deux aspects.Réfléchir à des calculs simples (écarts relatifs, absolus, …) pour appuyer la réponse.Organiser la réponse en allant du général au particulier.
Exemple de sujet :·      Vous présenterez le document puis vous comparerez l’évolution de la rémunération du travail en France et en Allemagne. (Liban – 2013 – Graphique)
Distinguer … Même travail que ci-dessus, mais sans rechercher les caractéristiques communes.
Exemple de sujet :·       Il n’y a pas encore de sujet de ce type dans les annales du bac.
Identifier …Ce type de sujet peut correspondre à un type de question vu précédemment : « Identifier les caractéristiques » = « Caractériser … » ; « Identifiez les différences » = « Distinguer …»Etc. Plusieurs possibilités selon le type de document :·       Mettre en évidence un aspect du document Pour cela, on analyse par exemple la composition ou la répartition du phénomène étudié.·       Déterminer l’impact d’une (ou plusieurs) variable(s) sur une autre. On peut par exemple rechercher une corrélation.·       Etc.Identifier les valeurs les plus significatives qui correspondent à l’élément à identifier.Réfléchir à des calculs simples (écarts relatifs, absolus, …) pour appuyer la réponse.Organiser la réponse en allant du général au particulier.
Exemple de sujet :·       Vous présenterez le document, puis identifierez les sources de la croissance économique selon les pays sur la période 1885-2010. (Amérique du Nord – 2013 – Graphique)

 Quelques erreurs fréquentes :

  • Dans la lecture des données :
    • Une différence entre des taux s’exprime en points, et non en %. (par exemple, un taux de croissance du PIB qui passerait de 1% à 2% augmente d’un point, ou de 100 % (puisqu’il est multiplié par deux), mais pas de 1%.
    • Il ne faut pas confondre des valeurs absolues et relatives: Si on observe que la proportion des cadres qui vont au cinéma est plus importante que celle des ouvriers, on ne peut pas dire de façon certaine : il y a plus de cadres que d’ouvriers qui vont au cinéma. Il faut dire : En proportion, il y a plus de cadres que d’ouvriers qui vont au cinéma – ou bien  – La part des cadres qui va au cinéma est plus importante que celle des ouvriers.
    • Dans le même esprit, il ne faut pas confondre le niveau et l’évolution d’un phénomène : cette erreur est fréquente avec la lecture d’indices. Par exemple, si l’on observe sur une période récente que le coût du travail dans l’industrie a progressé plus vite en France qu’en Allemagne, on compare des évolutions. On ne peut pas déduire du fait que l’indice français soit supérieur à l’indice allemand que le coût du travail est plus élevé en France, mais seulement qu’il a connu une plus forte augmentation.
  • Dans l’organisation de la réponse :
    • Il ne faut pas commenter toutes les données d’un tableau, de façon linéaire. L’un des savoir-faire évalué est précisément la capacité à sélectionner l’information pertinente.
    • Il ne faut pas interpréter, expliquer, rechercher les causes ou les conséquences du phénomène étudié.

Des exemples pour le programme de première.

Document 1

Question : Après avoir présenté le document, vous commenterez l’évolution présentée.

EC04

Ce document est un graphique présentant l’évolution de la part de chaque secteur d’activité dans la valeur ajoutée totale en France entre 1949 et 2012 selon les comptes nationaux de l’INSEE.

Les évolutions observées sont d’une grande régularité et révèlent le phénomène de tertiarisation de l’économie, et le bouleversement de la hiérarchie des activités en termes de création de richesses. On observe en effet que le secteur tertiaire composé des services marchands et non-marchands  totalise 35 + 11 = 46% de la valeur ajoutée de l’économie en 1949 contre 53 + 20 = 73 % en 2012, soit un gain de 27 points de pourcentage. Symétriquement, le secteur secondaire composé de l’industrie et de la construction ont vu leur part diminuer de  16 points (25 +5 = 30 % en 1949  à 11 + 3 = 14 % en 2012). Enfin, l’agriculture passe de 18 à 2% de la valeur ajoutée totale, soit une régression spectaculaire de 16 points, mais une division par 8 de sa part en termes relatifs.

Par conséquent, c’est le secteur des services qui crée le plus de valeur ajoutée dans l’économie, et cette tendance ne cesse de se renforcer sur la période étudiée.

Document 2

Question : Après avoir présenté le document, vous commenterez l’évolution présentée.

Taux de croissance annuel moyen de la production en volume.

EC05

 

Ce graphique mesure l’évolution de la production de différentes branches industrielles sur deux périodes : 2000-2007 et 2007-2012 en % par an, selon les données des comptes nationaux de l’INSEE.

Globalement, on observe que le taux de croissance annuel moyen des différentes branches est plutôt croissant sur la période 2000*-2007, et décroissant sur la période 2007-2012.  Ainsi, chaque année en moyenne, la production en volume de l’industrie pharmaceutique a augmenté de 5 % par an en moyenne de 2000 à 2007. Inversement, la production de l’industrie textile et de l’habillement a diminué chaque année en moyenne de 6 % entre 2007 et 2012.

Les données semblent indiquer un renforcement de la spécialisation de notre économie : ce sont plutôt les activités technologiques qui progressent (pharmacie, industrie manufacturière, …). En revanche, les activités impliquant une faible qualification ou une technologie banalisée régressent (Textile, habillement, …). Mais il est vrai que les produits informatiques et électroniques sont en régression et révèlent peut-être une moindre compétitivité des producteurs nationaux.

Des exemples pour le programme de terminale.

Document 1

Question : Après avoir présenté le document, vous comparerez la concentration du revenu disponible et celle du patrimoine financier des ménages en France.

EC06

Ce document est une courbe de Lorenz proposée par l’INSEE et la direction générale des impôts afin de présenter la concentration des revenus et des patrimoines pour la France en 2003 et 2004. Cet outil permet de mesurer les inégalités en indiquant en ordonnées quelle est la part de patrimoine (ou de revenu) détenue (ou perçue) pour les tranches des ménages classées des plus pauvres aux plus riches sur l’axe des abscisses.

La comparaison de ces deux courbes révèle que la répartition des revenus et des patrimoines en France est inégalitaire, puisque la courbe de Lorenz n’est pas confondue avec la diagonale (laquelle représente l’équi-répartition). Ainsi, on remarque qu’en 2003, la moitié des ménages ne possédaient que 5 % du patrimoine financier et percevaient un peu moins de 30% du revenu disponible.

Néanmoins, on relève une différence, puisque les inégalités de patrimoine financier sont sensiblement plus élevées que les inégalités de revenus. C’est ainsi que les 10 % des individus les plus riches détiennent 60% du patrimoine financier et perçoivent un peu plus de 20% des revenus. Il y a donc un écart de 40 points entre ces deux valeurs, et l’indice de GINI est donc plus proche de 1 (ce qui témoigne d’une forte concentration) pour le patrimoine financier que celui des revenus.

Document 2

Question : Après avoir présenté le document, vous commenterez l’évolution présentée.

EC07

Ce graphique présentant l’évolution de la part des enfants de salariés ayant obtenu le baccalauréat en fonction de la PCS du père en France pour cinq générations d’individus nés de 1964 à 1988, selon les données  des enquêtes Emploi de l’INSEE, les calculs du ministères de l’éducation nationale (MEN) et la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP).

En premier lieu, on constate que quelle que soit l’origine sociale, la proportion des enfants ayant obtenu un baccalauréat a tendance à augmenter dans le temps (massification scolaire). De façon générale, environ 35% de l’ensemble des enfants nés entre 1964 et 1968 on obtenu un baccalauréat contre environ 65 % pour la génération née entre 1984 et 1988, soit une progression de 30 points de pourcentage.

En second lieu, on observe un rattrapage des catégories populaires : l’écart relatif entre les enfants de cadres ou profession intermédiaire et les enfants d’ouvriers ou d’employés a en effet diminué. La rapport est passé de  = 2,82 à  = 1,49. Ce dernier chiffre signifie qu’en proportion, les enfants de cadres ou professions intermédiaires sont 1,49 fois plus nombreux à accéder au baccalauréat que les enfants d’ouvriers ou d’employés. Dans une certaine mesure, on peut donc parler de démocratisation de l’accès au bac.

Document 3

Question : Après avoir présenté le document, vous caractériserez les évolutions qu’il décrit.

EC08

Ce document est une série chronologique présentant l’évolution du taux de croissance du PIB et de la productivité horaire du travail en France entre 1950 et 2012 selon les comptes nationaux de l’INSEE.

On observe que si la croissance de la production et de la productivité avaient un niveau élevé jusqu’en 1970 (avec une croissance située régulièrement entre +4 et +6%), les taux diminuent en dessous du seuil de +4% après les années 80.

L’évolution présente deux caractères :

  • Elle est simultanée : on observe une corrélation positive entre l’évolution de la productivité et celle de la croissance. Autrement dit, les phases de croissance de la productivité horaire du travail (+7% en 1960 et + 9% en 1969) se traduisent par une augmentation du taux de croissance du PIB (+7% les deux années considérées).
  • Elle est cyclique : on observe une alternance de périodes courtes de croissance et de ralentissement de croissance du PIB et de la productivité. Par exemple, le cycle allant de 1951 (reprise) à 1958 (fin du cycle) est particulièrement net.

L'indice des prix

Les limites du PIB (la finance pour tous)

Le PIB, un indicateur contesté de l’activité économique

Xavier Timbeau, Directeur du Département analyse et prévision à l’OFCE,  répond à nos questions. Il nous donne son avis d’économiste et insiste sur les limites de cet indicateur.

Qu’est-ce que le PIB ?

Le PIB

 

Définition
Indicateur économique mesurant les richesses créées dans un pays sur une période donnée.
Il correspond à la somme des valeurs ajoutées dégagées par les entreprises financières et non financières, les collectivités publiques, les ménages et les associations à but non lucratif résidant dans ce pays, soit la totalité de la production de biens et services réalisée sur la période considérée dans un pays donné.
La variation du PIB sur une période donnée est l’indicateur le plus couramment utilisé pour mesurer la croissance économique

est une mesure de la production d’une économie.

Cette mesure est basée sur un système d’informations performant qui donne une vision juste de l’état d’une économie.

Lors de la grande dépression de 1929, les responsables politiques et économiques ont réalisé qu’ils n’avaient aucune mesure de l’activité économique et de son évolution. On a compris qu’on était dans une grande dépression plusieurs années après qu’elle se soit enclenchée quand on a vu le taux de chômage monter de façon très élevée, notamment aux Etats-Unis.

Après la seconde guerre mondiale, tous les pays développés ont mis en place des systèmes d’informations sur le niveau de la production.

A quoi sert le PIB ?

Le PIB est utilisé pour piloter l’économie.
Il existe un décalage de 3 ans  entre les évaluations préliminaires et les estimations définitives. Cet écart peut donner des erreurs dans la mesure de l’activité économique et introduire des biais dans la mesure des résultats des politiques économiques mises en place.
A l’origine, le PIB a été mis en place pour pouvoir piloter un appareil productif en temps de guerre ou de reconstruction. , Aujourd’hui, mesurer le PIB permet de  comparer les performances de différents pays entre eux.

Les limites du PIB dans la comparaison

Pourquoi un PIB plus élevé serait « mieux » ? il existe deux principales limites :

  •  Le PIB ne prend pas en compte les différences de conditions de production. L’économiste insiste sur l’effet de nécessité. En effet, deux pays peuvent avoir le niveau de confort équivalent mais avec des PIB différents.
  •  La comparaison des niveaux de PIB ne permet pas de comparer des niveaux de satisfaction puisque la notion de niveau de satisfaction reste subjective et diffère selon les pays, les cultures ou encore les régions.

Finalement, le PIB ne donne que des éléments quantitatifs qui ne sont pas si pertinents.

Quelles sont les limites du PIB pour évaluer les productions ?

Pour construire un PIB, il faut des prix. Pour le moment, on utilise les prix du marché.
Cependant, on ne dispose pas de prix de marché pour le secteur non marchand. on les reconstitue à partir des coûts de production. Mais cette mesure ne prend pas en compte la qualité du service rendu.
Pour le secteur marchand, on peut envisager que tout les marchés sont « en échec » que les prix résultent de la manipulation, d’un rapport de force ou d’un monopole. Les prix du marché sont donc biaisés, notamment à cause d’un phénomène de « rentes ».
Une augmentation de la valeur créée, puisqu’elle prend en compte toutes ces rentes, ne peut pas être considérée comme un bon indicateur de l’augmentation du bien-être des individus.

Comment prendre en compte les inégalités ?

Une correction possible des inégalités consisterait à ne pas prendre en compte les revenus des 1 % des individus les plus riches. Aux Etats-Unis, cela revient à éliminer les personnes qui gagnent chacune plus d’un million de dollars. En effet, on peut légitimement considérer que ces revenus sont de la rente.

T.Piketty et E. Saez ont mené une étude aux Etats-Unis démontrant que la moitié de la croissance américaine est due aux individus les plus riches.

Xavier Timbeau estime que cette méthode donne une mesure beaucoup plus juste de l’activité économique.

Comment prendre en compte le développement durable ?

Le PIB n’est pas une mesure exacte de l’activité économique. Certaines activités économiques créent des dommages non intégrés dans le calcul du PIB. Par exemple, les émissions de carbone ont un coût pour les générations futures : elles  modifient l’équilibre climatique, elles dégradent l’environnement.

Comment évaluer ces dommages ? Que devront supporter les générations futures des conséquences des activités de production des entreprises d’aujourd’hui ?

Xavier Timbeau aborde « la question de Copenhague » qui pose l’arbitrage entre les urgences présentes et les inquiétudes futures : il faut s’occuper des générations futures mais beaucoup meurent de faim aujourd’hui.

Selon Xavier Timbeau, si nous sommes capables de donner une valeur à la dégradation de l’environnement, nous pourrons alors modifier les comportements de consommation et peut-être développer l’esprit de responsabilité vis-à-vis des générations futures.

La croissance endogène

 

 

Le progrès technique (PT) permet de dépasser l’état stationnaire

L’économiste américainR. SOLOW (néo-classique, prix Nobel d’économie en 1987) propose en 1957 un modèle mettant en évidence les facteurs de la croissance du PIB par tête.

Si l’on se référe à la théorie néo-classique, en raison des rendements factoriels décroissants, la croissance devrait atteindre un point où l’augmentation des facteurs de production ne permettra plus l’augmentation du niveau de production : l’état stationnaire.

Cependant, Solow note que  les économies n’atteignent jamais l’état stationnaire, du fait du progrès technique qui augmente la productivité des facteurs et permet donc d’annuler la décroissance des rendements factoriels.

On peut ainsi remarquer qu’ entre 1961 et 1973, près de la moitié de la croissance économique française ne s’expliquait ni par la contribution du facteur travail ni par celle du facteur capital: elle était expliquée par le «résidu de Solow»ou encore d’une «mesure de notre ignorance», assimilé à la productivité globale des facteurs de production.

Dans le modèle de Solow, le progrès technique est un facteur exogène, c’est-à-dire indépendant de l’activité économique : il semble donc «tombé du ciel», il est le fruit du hasard et reste de ce fait inexpliqué.

Dans les années 1980, d’autres économistes contemporains(Paul Romer, Robert Barro et Robert Lucas, Philippe Aghion et Peter Howitt) vont endogénéiser le progrès technique dans la croissance. Ils se fondent sur l’hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique: le PT est à la fois une cause et une conséquence de la croissance.

L’investissement dans les sources de PT produit des externalités positivesqui permettent des rendements d’échelle croissants : la croissance économique trouve donc sa source dans l’accumulation de différentes formes de capitaux

 

Le PT n’est donc pas une manne tombée du ciel mais il provient du choix des acteurs économiques.

Par exemple, les entreprises peuvent être incitées à investir et à innover, ce faisant elles vont générer des externalités favorables à la croissance. De même, les salariés peuvent être incités à se former dans la mesure où ils recherchent une hausse de leur rémunération ou l’amélioration de leurs conditions de travail (rapport coût / avantage de la formation). Enfin, l’Etat lui-même peut être un acteur du PT, lorsqu’il finance la recherche fondamentale, ou lorsqu’il décide par exemple de favoriser l’innovation des entreprises par le biais des brevets.

L’accumulation du capital humain, du capital technologique, du capital public permet de stimuler la croissance économique

Le capital humain (Gary Becker), désigne l’ensemble des aptitudes talents, qualifications, expériences accumulées par un individu et qui déterminent en partie sa capacité à travailler ou à produire pour lui-même et pour d’autres. Comme tout capital, le capital humain s’accumule au cours du temps, grâce aux dépenses d’éducation et de formation, qui peuvent être considérées comme un investissement (cf calcul coût/avantage).

Le capital technologique renvoie aux connaissances et aux innovations incorporées dans les produits. Le capital technologique est principalement le résultat de l’activité de R&D. Il comprend les brevets, les connaissances, les savoir-faire … dont dispose une entreprise ou un État qui lui permettent de produire des biens et des services plus efficaces et/ou plus compétitifs.

Enfin, le capital public désigne infrastructures financées par la puissance publique, comme les transports, les ports, les écoles, les hôpitaux, les réseaux (eau, électricité…), utilisés pour produire ou mis à la disposition des autres agents économiques. Dans un sens plus large, on peut aussi y inclure toutes les institutions mises en place par les pouvoirs publics (par exemple, les droits de propriété).

  • L’accumulation de tous ces capitaux produit des effets positifs sur la croissance économique.

L’accumulation de capital humain, grâce aux dépenses d’éducation et dépenses de santé, favorise la hausse de la productivité du travail. En effet, une main-d’œuvre mieux formée est plus qualifiée, et elle est mieux à même d’effectuer rapidement les tâches de production qui lui sont confiées. La main-d’œuvre est également plus flexible et plus autonome et s’adapte plus facilement aux modifications des processus de production, ce qui permet à l’entreprise une meilleure réactivité sur le marché, et une production de meilleure qualité, donc plus compétitive. Par ailleurs, l’investissement en capital humain augmente la capacité d’un pays à innover et/ou à incorporer les innovations dans le processus de production : la productivité est stimulée à la hausse, la qualité des produits s’améliore et de nouveaux biens et services sont mis sur le marché (innovation de produit). Il y a croissance économique.

L’accumulation de capital humain est génératrice d’externalités dans la mesure où le niveau de qualification d’un travailleur « déteint » sur la productivité de ses partenaires/collègues : c’est toute l’équipe qui travaille plus efficacement. Les connaissances et savoir-faire acquis se diffusent à l’ensemble des travailleurs (le rendement social est supérieur au rendement privé).

L’accumulation de capital technologique est permise par les dépenses en R&D. Lorsque le capital technologique correspond à de nouveaux procédés, cela permet une amélioration de la productivité de l’entreprise, et donc une baisse des coûts unitaires de production. Le prix du produit peut baisser, ce qui attire de nouveaux consommateurs ou bien libère du pouvoir d’achat pour d’autres biens et services : c’est la consommation qui est stimulée. Les entreprises élèvent leur niveau de production pour satisfaire la demande supplémentaire : il y a croissance économique. Lorsque le capital technologique prend la forme de nouveaux produits, il y a naissance de nouveaux marchés ou extension de la taille des marchés. Les entreprises vendent plus, elles produisent plus donc investissent et embauchent, ce qui tire la croissance économique à la hausse.

L’accumulation de capital technologique est source d’externalités positives car les idées ou les connaissances sont des biens publics, qui peuvent être utilisés par tous et diffusés gratuitement. L’accumulation de savoir donne naissance de nouveaux savoir, à de nouvelles innovations : les rendements sont donc croissants.

L’accumulation de capital public est le résultat des dépenses publiques d’investissement. Le capital public permet d’abord d’améliorer la productivité du secteur privé : une entreprise qui bénéficie d’un approvisionnement en énergie 24h/24 sera plus performante qu’une entreprise qui doit faire face à des coupures régulières de courant. De même, une entreprise qui bénéficie de voies de communication de qualité pour écouler sa production sera plus efficace. Par ailleurs, l’accumulation de capital public tend à favoriser l’accumulation de capital humain, via les infrastructures de formation ou de santé, ce qui est source d’amélioration de la productivité du travail, et donc de croissance économique. Enfin, le capital public permet aussi d’augmenter le stock de capital technologique : les dépenses publiques de recherche et développement (notamment dans la recherche fondamentale) permettent de réelles percées scientifiques, qui nourrissent ensuite des innovations qui pourront être développées et commercialisées par des entreprises.

La croissance, un processus « auto-entretenu » (la croissance entretient le PT qui lui-même entretient la croissance)

L’investissement, au sens large du terme, c’est-à-dire au sens d’accumulation de capital, génère ce que les économistes appellent des externalités positives.

Le terme externalité désigne la conséquence non voulue de l’activité d’un agent économique sur d’autres agents économiques, qui ne donne pas lieu à une compensation monétaire (les retombées, positives ou négatives ne sont pas prises en compte par le marché : le coût des conséquences négatives n’est pas supportée par celui qui les génère et celui qui les subit ne reçoit aucune indemnisation. Inversement, celui qui engendre des externalités positives n’est pas rémunéré pour celles-ci).

Dire que l’accumulation de capital engendre des externalités positives, cela veut dire que l’accumulation de capital par un agent économique a des retombées favorables pour d’autres agents économiques, en particulier des retombées en termes d’amélioration de la productivité.

Ainsi en est-il des dépenses publiques d’éducation, qui profitent aux entreprises grâce à l’élévation du niveau de formation de la main-d’œuvre et donc de l’augmentation de la productivité du travail. Ce raisonnement est également vrai pour les dépenses, publiques ou privées, en matière de recherche et développement (R&D), qui permettent l’augmentation du stocks de connaissances (recherche fondamentale et appliquée) mais aussi l’accumulation de capital technologique (recherche appliquée et innovation proprement dite). L’ensemble des agents économiques peut bénéficier des avancées en termes de savoir ou de technologies liées à ces dépenses de R&D  : les consommateurs sous forme de nouveaux produits et les producteurs sous forme de nouvelles façons de produire plus efficaces par exemple.

 

 

Les activités à l’origine de l’accumulation de capital sont donc des activités à rendements croissants : plus il y a de capital accumulé, et plus l’effet sur la croissance est important. Par exemple, plus le niveau de connaissances est élevé, et plus on peut faire de nouvelles découvertes ou de nouvelles innovations. La croissance ne se heurte donc plus au problème des rendements décroissants (qui impliquent que l’investissement finit par s’arrêter, lorsque la productivité marginale du capital devient nulle) : la croissance peut se poursuivre indéfiniment (?) grâce au progrès technique engendré par l’accumulation des différentes formes de capital.

Le caractère « auto-entretenu » de la croissance économique a été souligné par un certain nombre d’économistes au tournant des années 1980. Leurs travaux ont été regroupés sous le terme de théories de la croissance endogène : leur idée commune est de montrer que le progrès technique ne « tombe pas du ciel », mais qu’il résulte de l’activité même des agents économiques (entreprises et État). Le progrès technique, qui est au cœur de la croissance, est lui-même produit par la croissance.

Croissance → accumulation de capital → progrès technique → croissance

 

Ainsi, une croissance économique forte permet de dégager des ressources pour développer un système de formation performant, depuis l’école primaire jusqu’à l’université. Les fruits de la croissance permettent donc de financer l’accumulation de capital public, mais aussi de capital humain et de capital technologique. La corrélation statistique que l’on observe entre par exemple le niveau des dépenses de R&D et la croissance économique peut donc s’interpréter de deux manières. On peut d’abord considérer qu’un secteur de R&D développé garantit une croissance forte (gains de productivité, amélioration des produits, mise au point de nouveaux produits…). Mais on peut également penser que la croissance permet de financer l’effort de R&D, grâce à la recherche fondamentale publique, la formation de la population (meilleur niveau d’études, donc plus de chercheurs et d’innovateurs), les aides aux entreprises innovantes… Le raisonnement est le même si l’on s’intéresse à la corrélation entre niveau de capital humain et croissance économique.

Les théories de la croissance endogène conduisent à réhabiliter le rôle de l’État dans la croissance économique. Les dépenses publiques et le volontarisme politique permettent de stimuler l’accumulation de capital humain, technologique et public de façon à les produire à un niveau optimal. En effet, compte tenu du fait que ce sont des activités à fortes externalités positives, les entreprises ne développent pas suffisamment ces activités, dont le rendement privé est inférieur à leur rendement social. L’intervention de l’État, garant de l’intérêt général et financé par les prélèvements obligatoires (et non par la rémunération du marché), permet alors de faire en sorte que les activités de formation, de R&D, d’investissement dans les infrastructures, etc. se fassent à un niveau qui permettent une croissance satisfaisante.

 

Un exercice Ici

 

Les documents complémentaires

 

 

Evolution en valeur / volume



Sur le site de l’INSEE

Méthodologie EC 1

 

Méthode pour la partie 1 : Mobilisation des connaissances.

Quelles sont les attentes ?

Les consignes officielles figurant sur les sujets de baccalauréat sont les suivantes :

Pour la partie 1 (Mobilisation des connaissances), il est demandé au candidat de répondre à la question en faisant appel à ses connaissances personnelles dans le cadre du programme de l’enseignement obligatoire.

4 attentes précises doivent être distinguées :

  1. La compréhension du sens de la question ;
  2. La maîtrise de connaissances;
  3. La capacité à illustrer sa réponse ;
  4. La présence d’une réponse structurée.

Comment procéder ?

Conseils méthodologiques

Étape 1 : Il faut commencer par identifier la ou les notions essentielle(s) de la question posée.  Même si ce n’est pas explicitement demandé, on apportera une définition de la notion centrale de la question.

  • Remarque 1 : il faut éviter de multiplier les définitions dans la réponse. On s’en tiendra de préférence aux définitions des notions centrales figurant dans la question.
  • Remarque 2: La réponse peut mobiliser une définition, mais ne se réduit pas à cette définition (d’ailleurs, il n’existe pas de simple question de définition dans cette épreuve).

Étape 2 : Identifier le type de questions.

Types de questions Travail à effectuer
« Expliquer les raisons … »« Pourquoi … »Remarque : le terme « Expliquer » s’applique parfois à l’identification d’un mécanisme : « Expliquer comment … »
  • Identifier la ou les cause(s)
  • Montrer la relation de cause à effet (le mécanisme)
  • Organiser les causes s’il y en a plusieurs (classer, hiérarchiser)
Exemples :

  • Pourquoi la mesure de la délinquance est-elle difficile ?
  • Expliquez la relation entre spécialisation et dotations factorielles.
« Décrire … » une chose, un processus (= expliquer comment)ou « Comment évolue … » (= décrire une évolution)ou « En quoi … »
  • Faire ressortir les éléments essentiels, les caractéristiques fondamentales (ou les principales étapes)
  • Séparer l’essentiel de l’accessoire, hiérarchiser, classer l’information
Exemples :

  • Décrivez les déterminants de l’offre et de la demande sur un marché concurrentiel.
  • Comment la taxation permet-elle d’agir sur la préservation de l’environnement ? (Asie – Juin 2013)
« Enumérer … »« Quels, quelles … »« Par quel(s) » ou « Par quelle(s) … »« Citer …. »« Présentez … »
  • Identifier les éléments de réponses
  • Classer les éléments de réponse (organiser)
Exemples :

  • Quelles formes peut prendre le contrôle social dans les sociétés contemporaines ?
  • Quels sont les déterminants des stratégies d’internationalisation de la production des firmes multinationales ? (France métropolitaine – Juin 2013)
  • Présentez les trois types d’instruments d’une politique climatique (Amérique du Nord – Mai 2013)
« Distinguer … » « Différencier … »
  • Eviter la juxtaposition des définitions des éléments à distinguer·     Recenser les différences
  • Organiser, hiérarchiser les éléments de réponse
Exemples :

  • Distinguez production marchande et production non-marchande.
  • Distinguez compétitivité prix et compétitivité hors prix. (Afrique – Juin 2013)
« Comparer … »
  • Mettre en évidence les points communs, les ressemblances
  • Mettre en évidence les différences.
Exemples :

  • Comparez socialisation primaire et socialisation secondaire.
  • Comparez les notions de classes et de strates sociales.
« Illustrer … »Parfois couplé avec « Montrer »
  • Trouver un ou des exemples pertinent(s) d’une situation, d’un mécanisme.
  • Montrer en quoi l’exemple choisi correspond au thème de la question.
Exemples :

  • A l’aide d’exemples, vous mettrez en évidence différentes stratégies d’entreprises dans le but de renforcer leur pouvoir de marché.
  • Illustrez par trois exemples la diversité des conflits sociaux. (Liban – Mai 2013)
« Montrer … »« Démontrer … »Sujets formulés de façon originale, et consistant à mobiliser des arguments ou de recourir à des mécanismes pour formuler une réponse.
  • Présenter un mécanisme simple, un processus (la question, dans cette partie de l’épreuve, n’est pas une réflexion, mais une mobilisation de connaissances)
  • Enchaîner logiquement les éléments sans omettre d’étape, avec un vocabulaire adapté
Exemples :

  • Montrer comment la fixation d’un prix-plancher par l’Etat (salaire minimum) entraîne un rationnement de l’offre de travail.
  • Montrez que les inégalités économiques et sociales peuvent se cumuler. (Liban – Mai 2013)
  • En quoi les conflits sociaux peuvent-ils être considérés comme une forme de pathologie ? (Pondichéry – Avril 2013)
  • Dans quelle mesure la croissance économique peut-elle être soutenable ? (Afrique – Juin 2013)
  • Légende : Programme de première | Programme de terminale

Étape 3 : mobiliser efficacement des connaissances.

Pour cela, il conviendra de se poser une série de questions, puis de noter les éléments de réponse au brouillon.

  1. A quelle partie du programme se rattache la question ? (Thème, question)
  2. Quel est le vocabulaire économique et social associé  ?
  3. Est-ce que la question fait référence à une théorie ? un auteur ? un mécanisme ou un fait précis ?
  4. Comment peut-on illustrer la réponse ? Quels exemples ou contre-exemples peut-on donner ?
  5. Quelle est l’actualité de la question ? La réponse est-elle valable en tous lieux ? A toutes époques ?

De façon plus classique, on peut se poser les questions QQCOQP : Qui ; Quoi ; Comment ; Où ; Quand et Pourquoi pour faciliter la mobilisation de connaissances.

Étape 4 : préparer sa réponse.                        

  1. Structurer la réponse : le plan dépend du type de question (voir étape 1). Ensuite, on respectera quelques règles simples (On va du général au particulier ; On présente une idée principale par paragraphe ; Pour chaque idée, on peut appliquer le principe : j’affirme, j’explique, j’illustre.)
  2. Evaluer une longueur de réponse raisonnable. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de consigne de longueur qu’il ne faut pas réfléchir à cet aspect : trop en dire présente un risque de hors-sujets ; ne pas en dire suffisamment peut faire perdre des points.
  3. Rédiger la réponse en apportant le plus grand soin au style et à l’orthographe. Attention aussi à la forme : utilisez une ponctuation précise, des paragraphes et alinéas. Pour les centres d’examens situés à l’étranger, il faut penser que les copies seront numérisées, et il convient donc d’écrire de façon lisible.

Des exemples pour le programme de première

1) Expliquez et illustrez le phénomène de marchandisation.

La marchandisation désigne le processus par lequel les activités marchandes privées connaîtraient une extension dans des domaines jusque là épargnés. Ainsi, une ressource ou un bien jusque là distribué(e) gratuitement, fera l’objet d’un échange désormais marchand.

Tel est le cas par exemple du sport qui n’avait qu’une fonction d’honneur et de prestige dans les sociétés, avant de devenir professionnel et commercial. Aujourd’hui, les produits dérivés du sport font l’objet d’un marché considérable.

La garde des enfants, ou l’aide aux devoirs scolaires sont deux autres exemples du développement de la sphère marchande à des activités qui étaient autrefois confiées des membres de la famille ou du voisinage. Elles font désormais l’objet d’une offre (crèche, assistantes maternelles) et d’une demande (familles dont la mère est active).

Parfois, l’Etat est amené à contrôler le développement de la marchandisation en réglementant. Tel est le cas dans le domaine du don d’organes afin d’éviter les abus des pratiques immorales.

2) Qu’est-ce qui détermine le choix de combinaison productive de l’entrepreneur ?

La combinaison productive est la quantité de facteurs de production (travail et capital) associée par le producteur de façon à produire efficacement. Ce choix dépend :

  • Du coût relatif des facteurs de productions (qui dépend lui-même de la rareté relative de ces facteurs) ;
  • De la productivité comparée des facteurs de production. Précisons que la productivité est le rapport entre la production mesurée en volume et en valeur, et la quantité de facteurs utilisée). Elle mesure l’efficacité des facteurs de production.

Le producteur fera donc un arbitrage entre l’efficacité et le coût des facteurs de production pour fixer sa combinaison productive. En fonction de cette comparaison, il pourra substituer un facteur à l’autre. Par exemple, un viticulteur pourra utiliser des vendangeurs (formés ou pas) ou bien une machine à vendanger, plus rapide mais moins précise. Son choix dépendra donc non seulement du coût du travail et du capital dans l’économie concernée, mais aussi de la nécessité de trier le raisin en fonction de la gamme de vin qu’il propose.

Des exemples pour le programme de terminale

1) Montrez deux avantages de l’euro pour les pays de l’Union Européenne ayant adopté cette monnaie.

Remarques :

  • Dans la mesure où l’on doit citer deux avantages, autant se concentrer sur les avantages les plus simples à traiter plutôt que de s’attaquer à des mécanismes complexes.
  • Ici, il n’y a pas vraiment de notion à définir pour cette question. Au mieux, on peut rappeler que l’Euro est la monnaie de l’UE adoptée par 18 membres sur 28.

L’adoption de l’Euro, monnaie unique pour 18 pays de l’UE, présente plusieurs avantages. Ces derniers peuvent être classés en plusieurs catégories selon qu’ils profitent aux États-membres, aux producteurs, ou aux consommateurs.

Pour les producteurs, l’Euro présente l’avantage de limiter le risque de change. En effet, la plupart des règlements entre entreprises (relations clients-fournisseurs) se font à terme. Or, des variations de change peuvent se traduire par des pertes ou des gains : une simple baisse du taux de change équivaut à une augmentation de la facture émise par le fournisseur étranger dont le montant est libellé en devises. La monnaie unique, en annulant les variations de change, minimise le risque des transactions entre les producteurs de la zone monétaire, et rend possible les anticipations.

Un second avantage concerne la baisse des coûts consécutive à la suppression des commissions de change. Lorsqu’il faut convertir une monnaie nationale en devise, la banque est amenée à jouer le rôle d’intermédiaire pour le compte de ses clients, et à échanger la monnaie nationale contre devises sur le marché des changes afin d’effectuer les règlements internationaux. Elle facture donc une commission à son client.

Autres avantages que l’on pouvait présenter :                                                  

– Pour les consommateurs, la comparaison des prix dans la zone monétaire est plus facile, ce qui peut se traduire par une amélioration du pouvoir d’achat.

– Lorsque les pays avait chacun une monnaie nationale, les taux d’intérêt directeurs étaient utilisés pour stabiliser les changes entre les différentes monnaies nationales, au détriment d’objectifs internes tels que le soutien de la demande (baisser les taux d’intérêt pour stimuler le crédit). Cf. Triangle d’incompatibilité de Mundell.

2) Distinguez la notion de strate et de classe sociale.

Remarque : on évitera de juxtaposer des définitions. Pour éviter cela, il faut bien mettre en évidence les critères de distinction dans un premier paragraphe.

Strates sociales et Classes sociales sont des notions qui renvoient non seulement à des auteurs différents, mais reposent également sur des logiques distinctes (en particulier, les rapports sociaux qu’elles sous-tendent ne sont pas les mêmes). Ces notions n’aboutissent donc pas aux mêmes conclusions quant à la destinée sociale des individus.

La notion de classe, telle qu’elle est définie par Karl Marx (1818-1883), fait référence à un groupe social caractérisé par une place dans le processus de production qui oppose les propriétaires du capital (la bourgeoisie) et ceux qui ne possèdent que leur force de travail (le prolétariat). La caractéristique fondamentale de la notion de classe sociale est la lutte qui oppose les uns aux autres. La lutte des classes est inséparable de la conscience de classes. Ainsi, pour l’auteur, les paysans ne constituent pas une classe sociale dans la mesure où ils ne prennent aucunement part à la lutte des classes.

La notion de strate sociale (ou de couche sociale) renvoie à la l’idée de superposition simple de groupes sociaux. C’est la vision du sociologue américain W.L. Warner (1898-1970) qui évoque plus une continuité sociale qu’une lutte des classes. Les rapports entre les groupes sont donc harmonieux. Il n’y a pas de frontière véritablement tangible entre les groupes.

Ces deux approches de la structure sociale sous-tendent donc des rapports sociaux distincts. Par conséquent, la vision de la destinée sociale des individus ne sera pas la même. Dans la logique de domination (analyse en terme de classes sociales), on suppose un certain déterminisme social qui conduit à une reproduction des positions sociales, à une certaine hérédité sociale. Au contraire, dans l’analyse en terme de strate, la foi en la mobilité et en la fluidité sociales est plus importante.

3) Expliquez les effets de la baisse du taux de change sur l’économie d’un pays.

En premier lieu, la baisse du taux de change va avoir des effets sur les flux de marchandises échangées :

  • Les importations seront plus chères, ce qui a pour effet de réduire la demande intérieure pour les produits étrangers (dans la mesure où l’élasticité prix n’est pas trop faible). Il y a donc une inflation importée préjudiciable à l‘économie, mais qui rend certaines productions locales plus compétitives.
  • Les exportations seront moins chères, ce qui devrait permettre aux entreprises nationales de gagner des parts de marché.
  • Globalement, le solde extérieur devrait être amélioré par cette mesure, et suivre une courbe en J. Mais le surplus du consommateur est réduit.

En second lieu, la baisse du taux de change agit sur les mouvements de capitaux. La monnaie nationale perdant de la valeur, des capitaux quittent l’économie nationale, ce qui pourrait raréfier les fonds prêtables disponibles dans l’économie et se traduire par une hausse des taux d’intérêt, laquelle est préjudiciable à la consommation et à l’investissement.

 

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