Méthodologie EC 1

 

Méthode pour la partie 1 : Mobilisation des connaissances.

Quelles sont les attentes ?

Les consignes officielles figurant sur les sujets de baccalauréat sont les suivantes :

Pour la partie 1 (Mobilisation des connaissances), il est demandé au candidat de répondre à la question en faisant appel à ses connaissances personnelles dans le cadre du programme de l’enseignement obligatoire.

4 attentes précises doivent être distinguées :

  1. La compréhension du sens de la question ;
  2. La maîtrise de connaissances;
  3. La capacité à illustrer sa réponse ;
  4. La présence d’une réponse structurée.

Comment procéder ?

Conseils méthodologiques

Étape 1 : Il faut commencer par identifier la ou les notions essentielle(s) de la question posée.  Même si ce n’est pas explicitement demandé, on apportera une définition de la notion centrale de la question.

  • Remarque 1 : il faut éviter de multiplier les définitions dans la réponse. On s’en tiendra de préférence aux définitions des notions centrales figurant dans la question.
  • Remarque 2: La réponse peut mobiliser une définition, mais ne se réduit pas à cette définition (d’ailleurs, il n’existe pas de simple question de définition dans cette épreuve).

Étape 2 : Identifier le type de questions.

Types de questions Travail à effectuer
« Expliquer les raisons … »« Pourquoi … »Remarque : le terme « Expliquer » s’applique parfois à l’identification d’un mécanisme : « Expliquer comment … »
  • Identifier la ou les cause(s)
  • Montrer la relation de cause à effet (le mécanisme)
  • Organiser les causes s’il y en a plusieurs (classer, hiérarchiser)
Exemples :

  • Pourquoi la mesure de la délinquance est-elle difficile ?
  • Expliquez la relation entre spécialisation et dotations factorielles.
« Décrire … » une chose, un processus (= expliquer comment)ou « Comment évolue … » (= décrire une évolution)ou « En quoi … »
  • Faire ressortir les éléments essentiels, les caractéristiques fondamentales (ou les principales étapes)
  • Séparer l’essentiel de l’accessoire, hiérarchiser, classer l’information
Exemples :

  • Décrivez les déterminants de l’offre et de la demande sur un marché concurrentiel.
  • Comment la taxation permet-elle d’agir sur la préservation de l’environnement ? (Asie – Juin 2013)
« Enumérer … »« Quels, quelles … »« Par quel(s) » ou « Par quelle(s) … »« Citer …. »« Présentez … »
  • Identifier les éléments de réponses
  • Classer les éléments de réponse (organiser)
Exemples :

  • Quelles formes peut prendre le contrôle social dans les sociétés contemporaines ?
  • Quels sont les déterminants des stratégies d’internationalisation de la production des firmes multinationales ? (France métropolitaine – Juin 2013)
  • Présentez les trois types d’instruments d’une politique climatique (Amérique du Nord – Mai 2013)
« Distinguer … » « Différencier … »
  • Eviter la juxtaposition des définitions des éléments à distinguer·     Recenser les différences
  • Organiser, hiérarchiser les éléments de réponse
Exemples :

  • Distinguez production marchande et production non-marchande.
  • Distinguez compétitivité prix et compétitivité hors prix. (Afrique – Juin 2013)
« Comparer … »
  • Mettre en évidence les points communs, les ressemblances
  • Mettre en évidence les différences.
Exemples :

  • Comparez socialisation primaire et socialisation secondaire.
  • Comparez les notions de classes et de strates sociales.
« Illustrer … »Parfois couplé avec « Montrer »
  • Trouver un ou des exemples pertinent(s) d’une situation, d’un mécanisme.
  • Montrer en quoi l’exemple choisi correspond au thème de la question.
Exemples :

  • A l’aide d’exemples, vous mettrez en évidence différentes stratégies d’entreprises dans le but de renforcer leur pouvoir de marché.
  • Illustrez par trois exemples la diversité des conflits sociaux. (Liban – Mai 2013)
« Montrer … »« Démontrer … »Sujets formulés de façon originale, et consistant à mobiliser des arguments ou de recourir à des mécanismes pour formuler une réponse.
  • Présenter un mécanisme simple, un processus (la question, dans cette partie de l’épreuve, n’est pas une réflexion, mais une mobilisation de connaissances)
  • Enchaîner logiquement les éléments sans omettre d’étape, avec un vocabulaire adapté
Exemples :

  • Montrer comment la fixation d’un prix-plancher par l’Etat (salaire minimum) entraîne un rationnement de l’offre de travail.
  • Montrez que les inégalités économiques et sociales peuvent se cumuler. (Liban – Mai 2013)
  • En quoi les conflits sociaux peuvent-ils être considérés comme une forme de pathologie ? (Pondichéry – Avril 2013)
  • Dans quelle mesure la croissance économique peut-elle être soutenable ? (Afrique – Juin 2013)
  • Légende : Programme de première | Programme de terminale

Étape 3 : mobiliser efficacement des connaissances.

Pour cela, il conviendra de se poser une série de questions, puis de noter les éléments de réponse au brouillon.

  1. A quelle partie du programme se rattache la question ? (Thème, question)
  2. Quel est le vocabulaire économique et social associé  ?
  3. Est-ce que la question fait référence à une théorie ? un auteur ? un mécanisme ou un fait précis ?
  4. Comment peut-on illustrer la réponse ? Quels exemples ou contre-exemples peut-on donner ?
  5. Quelle est l’actualité de la question ? La réponse est-elle valable en tous lieux ? A toutes époques ?

De façon plus classique, on peut se poser les questions QQCOQP : Qui ; Quoi ; Comment ; Où ; Quand et Pourquoi pour faciliter la mobilisation de connaissances.

Étape 4 : préparer sa réponse.                        

  1. Structurer la réponse : le plan dépend du type de question (voir étape 1). Ensuite, on respectera quelques règles simples (On va du général au particulier ; On présente une idée principale par paragraphe ; Pour chaque idée, on peut appliquer le principe : j’affirme, j’explique, j’illustre.)
  2. Evaluer une longueur de réponse raisonnable. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de consigne de longueur qu’il ne faut pas réfléchir à cet aspect : trop en dire présente un risque de hors-sujets ; ne pas en dire suffisamment peut faire perdre des points.
  3. Rédiger la réponse en apportant le plus grand soin au style et à l’orthographe. Attention aussi à la forme : utilisez une ponctuation précise, des paragraphes et alinéas. Pour les centres d’examens situés à l’étranger, il faut penser que les copies seront numérisées, et il convient donc d’écrire de façon lisible.

Des exemples pour le programme de première

1) Expliquez et illustrez le phénomène de marchandisation.

La marchandisation désigne le processus par lequel les activités marchandes privées connaîtraient une extension dans des domaines jusque là épargnés. Ainsi, une ressource ou un bien jusque là distribué(e) gratuitement, fera l’objet d’un échange désormais marchand.

Tel est le cas par exemple du sport qui n’avait qu’une fonction d’honneur et de prestige dans les sociétés, avant de devenir professionnel et commercial. Aujourd’hui, les produits dérivés du sport font l’objet d’un marché considérable.

La garde des enfants, ou l’aide aux devoirs scolaires sont deux autres exemples du développement de la sphère marchande à des activités qui étaient autrefois confiées des membres de la famille ou du voisinage. Elles font désormais l’objet d’une offre (crèche, assistantes maternelles) et d’une demande (familles dont la mère est active).

Parfois, l’Etat est amené à contrôler le développement de la marchandisation en réglementant. Tel est le cas dans le domaine du don d’organes afin d’éviter les abus des pratiques immorales.

2) Qu’est-ce qui détermine le choix de combinaison productive de l’entrepreneur ?

La combinaison productive est la quantité de facteurs de production (travail et capital) associée par le producteur de façon à produire efficacement. Ce choix dépend :

  • Du coût relatif des facteurs de productions (qui dépend lui-même de la rareté relative de ces facteurs) ;
  • De la productivité comparée des facteurs de production. Précisons que la productivité est le rapport entre la production mesurée en volume et en valeur, et la quantité de facteurs utilisée). Elle mesure l’efficacité des facteurs de production.

Le producteur fera donc un arbitrage entre l’efficacité et le coût des facteurs de production pour fixer sa combinaison productive. En fonction de cette comparaison, il pourra substituer un facteur à l’autre. Par exemple, un viticulteur pourra utiliser des vendangeurs (formés ou pas) ou bien une machine à vendanger, plus rapide mais moins précise. Son choix dépendra donc non seulement du coût du travail et du capital dans l’économie concernée, mais aussi de la nécessité de trier le raisin en fonction de la gamme de vin qu’il propose.

Des exemples pour le programme de terminale

1) Montrez deux avantages de l’euro pour les pays de l’Union Européenne ayant adopté cette monnaie.

Remarques :

  • Dans la mesure où l’on doit citer deux avantages, autant se concentrer sur les avantages les plus simples à traiter plutôt que de s’attaquer à des mécanismes complexes.
  • Ici, il n’y a pas vraiment de notion à définir pour cette question. Au mieux, on peut rappeler que l’Euro est la monnaie de l’UE adoptée par 18 membres sur 28.

L’adoption de l’Euro, monnaie unique pour 18 pays de l’UE, présente plusieurs avantages. Ces derniers peuvent être classés en plusieurs catégories selon qu’ils profitent aux États-membres, aux producteurs, ou aux consommateurs.

Pour les producteurs, l’Euro présente l’avantage de limiter le risque de change. En effet, la plupart des règlements entre entreprises (relations clients-fournisseurs) se font à terme. Or, des variations de change peuvent se traduire par des pertes ou des gains : une simple baisse du taux de change équivaut à une augmentation de la facture émise par le fournisseur étranger dont le montant est libellé en devises. La monnaie unique, en annulant les variations de change, minimise le risque des transactions entre les producteurs de la zone monétaire, et rend possible les anticipations.

Un second avantage concerne la baisse des coûts consécutive à la suppression des commissions de change. Lorsqu’il faut convertir une monnaie nationale en devise, la banque est amenée à jouer le rôle d’intermédiaire pour le compte de ses clients, et à échanger la monnaie nationale contre devises sur le marché des changes afin d’effectuer les règlements internationaux. Elle facture donc une commission à son client.

Autres avantages que l’on pouvait présenter :                                                  

– Pour les consommateurs, la comparaison des prix dans la zone monétaire est plus facile, ce qui peut se traduire par une amélioration du pouvoir d’achat.

– Lorsque les pays avait chacun une monnaie nationale, les taux d’intérêt directeurs étaient utilisés pour stabiliser les changes entre les différentes monnaies nationales, au détriment d’objectifs internes tels que le soutien de la demande (baisser les taux d’intérêt pour stimuler le crédit). Cf. Triangle d’incompatibilité de Mundell.

2) Distinguez la notion de strate et de classe sociale.

Remarque : on évitera de juxtaposer des définitions. Pour éviter cela, il faut bien mettre en évidence les critères de distinction dans un premier paragraphe.

Strates sociales et Classes sociales sont des notions qui renvoient non seulement à des auteurs différents, mais reposent également sur des logiques distinctes (en particulier, les rapports sociaux qu’elles sous-tendent ne sont pas les mêmes). Ces notions n’aboutissent donc pas aux mêmes conclusions quant à la destinée sociale des individus.

La notion de classe, telle qu’elle est définie par Karl Marx (1818-1883), fait référence à un groupe social caractérisé par une place dans le processus de production qui oppose les propriétaires du capital (la bourgeoisie) et ceux qui ne possèdent que leur force de travail (le prolétariat). La caractéristique fondamentale de la notion de classe sociale est la lutte qui oppose les uns aux autres. La lutte des classes est inséparable de la conscience de classes. Ainsi, pour l’auteur, les paysans ne constituent pas une classe sociale dans la mesure où ils ne prennent aucunement part à la lutte des classes.

La notion de strate sociale (ou de couche sociale) renvoie à la l’idée de superposition simple de groupes sociaux. C’est la vision du sociologue américain W.L. Warner (1898-1970) qui évoque plus une continuité sociale qu’une lutte des classes. Les rapports entre les groupes sont donc harmonieux. Il n’y a pas de frontière véritablement tangible entre les groupes.

Ces deux approches de la structure sociale sous-tendent donc des rapports sociaux distincts. Par conséquent, la vision de la destinée sociale des individus ne sera pas la même. Dans la logique de domination (analyse en terme de classes sociales), on suppose un certain déterminisme social qui conduit à une reproduction des positions sociales, à une certaine hérédité sociale. Au contraire, dans l’analyse en terme de strate, la foi en la mobilité et en la fluidité sociales est plus importante.

3) Expliquez les effets de la baisse du taux de change sur l’économie d’un pays.

En premier lieu, la baisse du taux de change va avoir des effets sur les flux de marchandises échangées :

  • Les importations seront plus chères, ce qui a pour effet de réduire la demande intérieure pour les produits étrangers (dans la mesure où l’élasticité prix n’est pas trop faible). Il y a donc une inflation importée préjudiciable à l‘économie, mais qui rend certaines productions locales plus compétitives.
  • Les exportations seront moins chères, ce qui devrait permettre aux entreprises nationales de gagner des parts de marché.
  • Globalement, le solde extérieur devrait être amélioré par cette mesure, et suivre une courbe en J. Mais le surplus du consommateur est réduit.

En second lieu, la baisse du taux de change agit sur les mouvements de capitaux. La monnaie nationale perdant de la valeur, des capitaux quittent l’économie nationale, ce qui pourrait raréfier les fonds prêtables disponibles dans l’économie et se traduire par une hausse des taux d’intérêt, laquelle est préjudiciable à la consommation et à l’investissement.

 

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