Cours : Avantages et inconvénients du Libre Echange (LE)

Les avantages du libre échange

Une video pour commencer

 

« Huit arguments sont souvent mis en avant pour démontrer que l’adoption d’une politique de libre-échange est indispensable à la croissance économique. En effet une politique de libre-échange offre la possibilité pour le pays ou les entreprises :
1) De se spécialiser dans les secteurs où l’on possède des avantages comparatifs. Il y a donc une utilisation rationnelle (voire optimale) des facteurs de production du pays. Ceux-ci ne sont pas dispersés dans des secteurs peu efficients, ce qui renforce donc la productivité du pays et de sa croissance.
2) De multiplier l’importation de produits moins chers (textile, jouets…). Ces importations moins coûteuses améliorent le niveau de vie des ménages. Une partie des revenus se reportera sur la demande de produits nationaux et on assistera à une hausse de la demande intérieure favorable à la croissance économique.
3) De profiter d’un marché beaucoup plus vaste et de ne plus se cantonner au marché national. Cela permet des économies d’échelle, et une réduction des coûts de production favorable la croissance de la demande effective dans le pays. C’est notamment le cas pour les activités où les coûts de production sont principalement des coûts fixes (par exemple : conception d’un logiciel, réalisation d’un film). Certaines productions auraient même du mal à exister sans ouverture internationale en raison d’un marché intérieur trop étroit (gros avions par exemple).
4) D’accroître la variété des produits offerts aux consommateurs. Il existe désormais plus d’une vingtaine de constructeurs automobiles représentés en France contre sept ou huit dans les années 1970.
5) D’éviter les risques de pénuries. C’est bien sûr le cas pour l’énergie, mais ce fut le cas également lorsque la France a dû importer massivement des équipements électriques au lendemain de la tempête du 26 décembre 1999.
6) D’instaurer une réelle concurrence dans le pays et inciter les producteurs nationaux à faire des efforts de compétitivité structurelle et de compétitivité prix.
7) De bénéficier de technologies étrangères indisponibles dans le pays et favorables aux entreprises et aux consommateurs nationaux.
8) De favoriser l’accueil d’IDE, car les entreprises transnationales savent qu’une telle politique facilitera leur stratégie commerciale à l’échelle internationale ou permettra la participation du site à un système de DIPP. »

 

 

Le commerce extérieur est source de croissance par le biais de la spécialisation

Complétez le texte ci-dessous :

Le commerce extérieur est source de croissance par le biais des importations

Le commerce extérieur est source de croissance par le biais des exportations

 

Les limites du libre échange : les risques de la spécialisation

 

L’abandon des anciennes spécialisations productives nécessite de reconvertir et de former la main d’œuvre.
Or tous les salariés ne sont pas également « reconvertibles ».  Une partie de la main d’œuvre peut donc être « inutile » et se retrouver ainsi au chômage. Le coût social d’une reconversion est très important.

La recherche optimale d’un cout de production le plus bas possible  peut aussi entrainer des délocalisations (déplacement d’une activité de production du territoire national vers l’étranger) avec un impact sensible sur le niveau d’emploi national

Zoom délocalisation
Déplacement géographique des unités de production à la recherche de meilleures perspectives de profit (plus faibles coûts de production, proximité des sources énergétiques et de matières premières, cadre réglementaire et fiscal plus favorable, proximité d’un débouché, etc.).

Encouragées par la diminution des frais de transport et des droits de douane, les firmes multinationales (FMN) repensent ainsi segment par segment le processus de production, ce qui modifie la division internationale du travail (DIT) pour la transformer en une décomposition internationale des processus productifs (DIPP), où chaque étape de la production est localisée à l’endroit optimal
De plus, la pression concurrentielle des nations à bas coût salarial peut entrainer une réduction des salaires locaux.

Document

Le libre-échange entraîne un double effet dépressif, direct sur les salaires, et indirect à travers la concurrence fiscale qu’il rend possible. En effet, pour préserver l’emploi, les gouvernements des pays dont les entreprises sont soumises directement à la concurrence de la production à bas coûts et à faible protection sociale tentent de préserver le niveau des profits sur leur territoire (condition nécessaire pour éviter les délocalisations) en transférant les cotisations sociales des entreprises vers les salariés. À la pression sur les salaires vient donc s’ajouter une fiscalité plus injuste et une réduction des prestations sociales (le salaire indirect). […] Ces « réformes structurelles » contribuent donc, directement et indirectement, à créer les conditions d’une insolvabilité de la grande majorité des ménages. Celle-ci se trouve au centre de la crise d’endettement (1) […] que l’on a connue aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Espagne. […] La déflation salariale trouve son origine dans les politiques prédatrices menées, en matière de commerce international, par les pays d’Extrême-Orient depuis 1998-2000, à travers le libre-échange généralisé impulsé par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
J. Sapir, « Le retour du protectionnisme et la fureur de ses ennemis », Le Protectionnisme et ses ennemis, Éditions Les liens qui libèrent, 2012.
(1). Dans l’immobilier.

1.Pourquoi, selon l’auteur, le libre-échange a-t-il engendré un phénomène de déflation salariale dans les pays développés ?

Réponse

Dans les pays developpes, le libre-echange exerce un double effet negatif sur les salaires.

– La concurrence des pays a faible cout de main-d’œuvre cree, a travers la degradation de la competitivite et le risque de delocalisation, une pression a la baisse ou a la stagnation des salaires des travailleurs, surtout les moins qualifies.

– Les gouvernements des pays developpes sont incites, pour reduire le cout du travail, a empecher les delocalisations et preserver l’emploi, a diminuer le niveau des cotisations sociales pesant sur les salaires bruts. Cette baisse est souvent compensee par une reduction des prestations sociales distribuees.

2. Construisez un schéma d’implication pour expliquer la première phrase du texte.

Réponse

3. En quoi le libre-échange peut-il, selon l’auteur, être l’un des facteurs explicatifs de la crise économique et financière de 2008 ?

Réponse

La deflation salariale resultant du libre-echange a contracte la demande interieure. Pour contrer cet effet recessif, certains pays comme les Etats-Unis ont favorise le developpement du credit aux menages. Or le developpement excessif et mal regule du credit a conduit a une crise d’insolvabilite des menages qui a contamine la sphere financiere (crise des subprimes) par le biais de produits derives toxiques (CDO, CDS). Les banques ont perdu confiance les unes envers les autres, ce qui a paralyse le marche interbancaire et engendre une contraction du credit, degradant la demande.

 

Toutes les spécialisations ne se valent pas à long terme. Certaines sont propices à l’apparition de rendements croissants et donc de coûts décroissants liés aux économies d’échelle des firmes et à la taille de leur marché. D’autres butent sur des rendements décroissants et des coûts d’exploitation croissants. Si un pays, à partir des coûts comparés actuels, se spécialise dans des activités à rendements croissants (par exemple industrielles) et l’autre dans des activités à rendements décroissants (par exemple agricoles), les gains d’échange du premier s’élèvent et s’accompagnent d’une hausse de son revenu réel interne, parce qu’il consomme lui-même des biens qu’il produit de façon de moins en moins coûteuse. Tandis que le second pays, à l’inverse, voit d’une part se réduire progressivement ses gains d’échange et, d’autre part, son niveau de vie, s’abaisser à la suite de la croissance des coûts de sa production destinée à la consommation interne.

Une autre explication réside dans l’hypothèse de la « croissance appauvrissante » en échange international. La croissance de l’exportation et de la production entraîne celle du revenu du pays exportateur. Mais cette croissance même des quantités exportées, dans le cas d’un pays monoproducteur et principal exportateur mondial d’un produit, peut s’accompagner d’une telle dégradation des termes de l’échange liée à la saturation de la demande que le revenu réel du pays, malgré la croissance, se trouve finalement détérioré. Les termes de l’échange montrent si un pays doit exporter plus ou moins qu’à la période précédente pour obtenir ce qui est importé ; il s’agit d’un rapport d’indices.

 – Si le rapport est > 100, cela indique une amélioration des termes de l’échange, on tend à vendre à l’étranger plus cher qu’on ne lui achète.

–  Si le rapport est < 100, il y a détérioration des termes de l’échange, on tend à vendre moins cher qu’on achète.

La variation des termes de l’échange indique donc la réduction ou l’accroissement du volume des exportations requis pour payer le même volume d’importations qu’à la période de départ.

Document:La dégradation des termes de l’échange des PMA : l’exemple d’Haïti
L’année 2008 aura révélé la vulnérabilité des PMA1 dans un contexte de libéralisation des échanges et d’ouverture du marché mondial des produits agricoles […] Avec un taux moyen de 2 % de droits sur les produits importés et un taux d’importation à 45 %, Haïti est l’une des économies les plus ouvertes de l’Amérique latine […] Haïti importe du pétrole, des biens manufacturés à forte valeur ajoutée (voitures, moteurs, etc.) et des produits alimentaires (30 % des importations haïtiennes). […] Les exportations d’Haïti sont composées de produits manufacturés (76 % en valeur) qui ont pris le pas sur les exportations agricoles (24 %), en particulier de café, restées longtemps le pilier de l’économie nationale. Mais ces exportations industrielles se limitent à des produits à faible valeur ajoutée (produits d’assemblage, textile) dont les prix sont tirés vers le bas par la concurrence que se livrent les pays à faible coût de main d’oeuvre. […] C’est dans ce contexte que le printemps 2008 a vu une hausse brutale des prix agricoles aggravant ainsi la dégradation des termes de l’échange de sorte que malgré une croissance de 1 % en moyenne par an entre 2000 et 2013. le pays a continué de s’appauvrir (70 % de la population vit avec moins de 2 $ par jour).
D’après J.-M. Théodat, « Haïti, le bon grain et l’ivraie du commerce mondial de produits vivriers »,
L’information géographique (vol.73), Armand Colin, 2009.
1. Pays les moins avancés.
2. Indice des termes de l’échange = indice des prix à l’exportation/indice des prix à l’importation) x 100.

 

1.Que signifie la donnée de la courbe correspondant à l’année 2014. Comment expliquer l’évolution des termes de l’échange observée depuis 2000 ?

Réponse

En 2014, le prix moyen des exportations haitiennes representait 55 % du prix moyen de leurs exportations. On parle alors de « degradation des termes de l’echange.

Cette degradation des termes de l’echange est liee a la structure du commerce international d’Haiti : les principales importations d’Haiti sont des produits energiques, des produits manufactures a forte valeur ajoutee et des produits alimentaires dont les prix ont fortement augmente. Parallelement, les principales exportations du pays sont des biens manufactures de faible valeur ajoutee dont le prix a ete tire vers le bas par la concurrence des pays emergents a faible cout de main-d’oeuvre comme la Chine.

2.Imaginons qu’en 2006 le prix du café soit de 180$ le sac de 60 kg et que le prix d’un moteur soit de 2 520$. En 2014, le prix du café s’établit à 100$ alors que celui d’un moteur passe à 3 200$. Calculez les termes de l’échange d’Haïti en 2006 et en 2014 pour ces deux produits ainsi que leur évolution sur la période.

3.Quelle est la conséquence de cette évolution sur le pouvoir d’achat du café ?

Réponse
Termes de l’echange en 2006 = (180 / 2 520) . 100 = 7,14 ; en 2014 = 3,12. Les termes de l’echange ont donc diminue de 56,3 % [T = (3,12 – 7,14)/7,14].

. La degradation des termes de l’echange engendre une deterioration du pouvoir d’achat du cafe. En 2006, il fallait exporter 14 sacs de cafe pour importer un moteur (100/7,14) alors qu’en 2014, il faut exporter 32 sacs de cafe (100/3,12) pour importer un moteur.

 

4.Expliquez le passage souligné.

Réponse
La degradation des termes de l’echange d’Haiti (55 % entre 1980 et 2014) a ete beaucoup plus forte que sa croissance economique moyenne (environ 1 %) : Haiti n’a pu compenser la baisse du prix relatif de ses exportations par la hausse des quantites exportees. La faible hausse de la production et des exportations se traduit par une baisse de la quantite de biens importes. Le pays s’appauvrit.

 

Synthèse : une carte mentale :

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