les multiples facteurs de hiérarchisation de l’espace social

La stratification sociale désigne le découpage des sociétés humaines en catégories hiérarchisées, présentant en leur sein une certaine homogénéité. Cette hiérarchisation résulte d’un accès différencié à des ressources socialement valorisées (ressources monétaires, culturelles…) dans une société.
Plusieurs facteurs permettent de structurer et de hiérarchiser un espace social (« ensemble de positions distinctes et coexistantes (…) définies les unes par rapport aux autres (..) par des relations de proximité, de voisinage ou d’éloignement » P. Bourdieu)

Espace social et catégories socioprofessionnelles.
La grille de classification élaborée par l’Insee (PCS) permet de classer l’ensemble de la population en groupes sociaux homogènes. Pour ce faire, l’Insee utilise plusieurs critères. Le statut de l’emploi (indépendant ou salarié), la profession, la qualification, la place dans la hiérarchie, etc.
Cette nomenclature permet d’étudier la structure sociale et les pratiques sociales. on peut ainsi constater des différences de revenu et donc de niveau de vie et de modes de vie (différences de pratiques culturelles et de loisirs entre les PCS). Par exemple, on peut constater que les ouvriers, les employés et les inactifs connaissent plus que les autres PCS des difficultés face à l’emploi (temps partiels involontaires -sous-emploi, travail précaire, période de chômage, conditions de travail pénibles),mais aussi par la faiblesse du capital culturel et l’ échec scolaire des enfants (inégalités scolaires). A l’opposé, d’autres PCS sont moins touchées (cadres supérieurs et professions libérales, professions intermédiaires et certains artisans, commerçants, chefs d’entreprises et certains agriculteurs).
Cette nomenclature met donc en évidence une hiérarchie de l’espace social, puisque plusieurs des critères utilisés lors de la construction des PCS permettent d’ordonner les individus sur une échelle graduée. Cependant, Le classement des PCS ne correspond que très partiellement à une échelle hiérarchique . On peut établir une hiérarchie, selon le niveau de diplôme ou de qualification, entre les cadres et professions intellectuelles supérieurs (CPIS), les professions intermédiaires et les employés ou ouvriers ; pour le reste, il n’y a pas vraiment de hiérarchisation possible entre agriculteurs exploitants, artisans et ouvriers

Une hiérarchie sociale fondée sur des critères économiques.
on peut hiérarchiser les individus en fonction de leur revenu c’est-à-dire le salaire ou les revenus du capital (bénéfices, dividendes, loyers, intérêts…) et/ou en fonction de leur patrimoine c’est-à-dire, l’ensemble des biens possédés par un agent économique à un moment donné.
les différences de revenu entre les ménages peuvent donner lieu à des inégalités de niveau de vie et des différences de modes de vie. Ces différences de revenu peuvent se traduire également par des différences de patrimoine, d’accès à la propriété, des différences de lieu d’habitation. Ces différences de revenu peuvent conduire à des inégalités scolaires (possibilité de financer des cours particuliers, des études supérieures…)

Une hiérarchie socioprofessionnelle fondée sur une multitude de critères (niveau de vie, diplôme, style de vie…)
Le diplôme : Les personnes très diplômées ont généralement accès à des professions valorisées économiquement, socialement et symboliquement. Elles sont moins touchées par le chômage et ont une espérance de vie plus importante que les personnes peu diplômées ou sans diplôme. Plus le niveau de diplôme augmente et plus l’employabilité de l’individu s’améliore : il développe de nouvelles compétences et améliore son capital humain, ce qui lui permet de s’insérer plus facilement sur le marché du travail.

La composition du ménage : A revenu identique, le niveau de vie des ménages en couple sans enfant sera plus élevé que le niveau de vie d’un ménage en couple avec enfants. Le fait d’avoir un enfant supplémentaire à charge représente un coût supplémentaire pour les couples car cela occasionne des dépenses d’alimentation, d’habillement, de loisirs, etc. Les couples doivent alors puiser dans leurs revenus pour assurer les besoins de leurs enfants, ce qui dégrade globalement les conditions de vie des autres membres de la famille De même, le niveau de vie des familles monoparentale est en moyenne plus faible que le niveau de vie d’une personne célibataire ou d’un couple sans enfant ou avec enfant. Le risque de pauvreté est plus élevé pour les familles nombreuses ou monoparentale que pour les ménages en couple sans enfant ou avec un à deux enfants. Les différences de niveau de vie étant à l’origine de différences importantes de modes de vie et de pratiques culturelles et d’inégalités scolaires.

La position dans le cycle de vie : On observe dans nos sociétés des inégalités de revenus en fonction des âges. La position dans le cycle de vie apparaît comme un facteur de différenciation sociale dans la mesure où en fonction de l’étape du cycle de vie qu’il traverse, l’individu n’a pas le même comportement d’épargne. Les « jeunes » ont ainsi tendance à s’endetter ; les « actifs » s’enrichissent et constituent progressivement un patrimoine ; les « retraités » puisent dans leur patrimoine pour maintenir leur niveau de consommation.
Il existe également des différences dans les pratiques culturelles et sociales (attitude face au développement durable, utilisation d’internet…) , dans les lieux fréquentés, de même que dans les modes de vie et les taux d’équipement. De plus, les jeunes sont davantage touchés par le chômage ou encore les emplois précaires que leurs aînés.

Le sexe : On observe de nombreuses inégalités en fonction des sexes et ce à plusieurs niveaux: les rémunérations, les perspectives de carrières et de promotion sociale (phénomène du «plafond de verre»), la répartition des tâches domestiques au sein des couples, les pratiques culturelles et sociales etc. Certaines de ces inégalités économiques et sociales trouvent directement leurs origines dans le processus de socialisation différentielle en fonction des sexes, d’autres sont à trouver dans les discriminations négatives dont sont victimes les femmes.
https://www.pourleco.com/entreprise/genre-et-metier-la-segregation-perdure-entre-homme-et-femme

Le lieu de résidence : Ainsi, le lieu de résidence est à la fois un reflet de la position sociale et un facteur d’élection ou de stigmatisation, qui peut rendre plus ou moins facile l’insertion dans le marché du travail : par exemple, les habitants des «quartiers populaires» peuvent être victimes de stigmatisation à l’emploi, ils sont davantage concernés par le chômage que les individus habitant dans les autres quartiers. . Enfin, la segmentation géographique des établissements scolaires (établissements situés en centre-ville versus établissements situés en Réseaux d’Education Prioritaire») peut être source d’inégalités scolaires en dépit des mesures de discriminations positives mises en place par les pouvoirs publics.

 

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