En Russie, avec le Rotary Club.

            Kamilla Botuha, actuellement en Terminale Littéraire au lycée, a eu la chance de voir sa candidature  retenue par le Rotary, association qui offre à des étudiants des bourses d’études afin de financer un an passé à l’étranger, comme ambassadeur du Rotary ; elle a ainsi résidé un an en Russie, à Rybinsk, à 300 kms au Nord-Est de Moscou. Elle est venue présenter cette expérience dépaysante devant les élèves qui suivent l’enseignement d’exploration « Littérature et société », vendredi 10 mai, dans le cadre d’une thématique intitulée « Prendre le large ».

            Avec beaucoup de spontanéité, elle a évoqué les moments d’angoisse, à Roissy-Charles de Gaulle, au moment du saut dans l’inconnu, puis l’angoisse de communiquer dans un pays où connaître l’anglais ne vous assure pas d’être compris. Les premiers mois ont été difficiles : Kamilla, à son départ d’Ussel, ne connaissait pas un mot de russe et elle a dû travailler pour maîtriser l’alphabet cyrillique, puis la grammaire russe. « Du latin puissance 10! » assure-t-elle. De tels efforts d’assimilation sont violents au point de l’épuiser : après ses cours, qui se déroulent de 8H à 13H, l’après-midi est consacrée au sommeil, du moins dans les premiers mois du séjour.

            Le climat, un long hiver  – il neige encore sur la région, au mois de mai – a aussi été une source d’étonnement. Il faut apprivoiser les – 30° (température habituelle en hiver), et ce n’est pas par coquetterie que l’on porte bonnet, écharpe, gants. Kamilla a dû s’équiper pour supporter de telles conditions auxquelles sa garde-robe n’était pas préparée…

            Une telle immersion lui paraît, avec le recul, particulièrement profitable : elle y a gagné en confiance, en maturité, en sens de l’échange. Elle parle couramment russe et se sent confortée dans son projet d’études supérieures : Langues étrangères appliquées, pour devenir interprète.  Malgré les rigueurs climatiques, l’inconfort des voyages en train de nuit, les contraintes diverses, Kamilla affirme que dès que l’on parle de la Russie, on parle de « chez elle ». Elle a bien sûr gardé des contacts avec ses familles d’accueil et compte bien retourner dans ce pays et approfondir sa connaissance de la langue.

            D’autres jeunes lycéens ou étudiants comme elle se trouvaient en Russie, grâce au Rotary, sept en même temps qu’elle, dispersés sur l’immense territoire : compter dix heures de route pour le moindre voyage… Autant dire que les échanges en français ont été rares! 

            Son expérience plaide en faveur du voyage, quel qu’il soit, ce dont elle s’est efforcée de persuader son public qui s’est montré intéressé et réceptif, puisque l’histoire de Kamilla a été choisie par plusieurs groupes comme la forme d’aventure qu’ils tenteraient volontiers.