A la rencontre des auteurs de la Foire du Livre : Didier Jean et Zad

 Ils nous font voyager à travers leur imagination et leurs histoires, qu’elles soient fantastiques, merveilleuses, réalistes, romantiques ou drôles, car les auteurs sont tous différents. Je suis partie à la rencontre de quelques auteurs de la Foire jeunesse du livre de Brive pour leur poser quelques questions, je vous laisse découvrir leurs réponses.

https://www.didierjean-zad.com/maikisai

Didier Jean et Zad sont deux auteurs jeunesse mais aussi éditeurs de la maison Utopique, qui aborde les thèmes liés à la différence et à la tolérance, avec par exemple Deux Mains Pour Le Dire qui nous parle de la surdité. Leurs éditions s’intéressent également aux sentiments (le deuil, l’amour parental, l’amitié…).

Ce sont deux personnes charmantes ! Voilà leurs réponses à mes questions :

Eugène.com : A quel âge avez-vous commencé à écrire ?

Didier Jean :  Au collège, sans ambition d’être auteur, ça me faisait du bien, ça me permettait de vider le stress et le mal-être que j’avais.

Zad : Et moi, j’ai écrit un livre en sixième mais c’était surtout pour l’illustrer.

Eugène.com : Quel est votre premier livre publié ?

Zad : C’est le « Parcours Santé », qui est sorti chez Casterman et « Simon et Agathe », chez Hachette. Ils sont sortis à six mois de décalage !

Eugène.com : Quel est le livre dont vous êtes le plus fier ?

Zad :  On en a plusieurs dont on est assez fier, le premier était : « L’agneau qui ne voulait pas être un mouton« , qui est sorti chez Syros. D’autant plus qu’on a eu beaucoup de mal à le publier et qu’après ça a été un énorme succès et que c’en est encore un !

-Didier Jean : Il est sorti en 2003, il y a presque 20 ans !

Zad :  Il se vend toujours, ce qui est rare pour un livre ! Et il y en a un deuxième, aussi. Oui, il y en a beaucoup dont on est fiers ! [rires]. « C’était écrit comme ça« , c’est aussi un livre qui est né grâce à notre maison d’édition : Utopique, mais je pense que l’on aurait réussi à le publier ailleurs. Et toi Didier ?

Didier Jean : Je ne sais pas, il y en a plein que j’aime beaucoup : « N’oublie jamais que je t’aime« , il est chouette, mais bon, il a tellement de succès… J’aime beaucoup : « La Musique de Rose« , en tant qu’auteur, je trouve que c’est bien écrit, avec du recul j’en suis content.

Eugène.com :  Et le plus vendu ?

Zad :  « N’oublie jamais que je t’aime » et « Deux mains pour le dire« , qui est sorti en 1999 et qui marche bien et sur la longueur.

Didier Jean : Et « L’agneau qui ne voulait pas être un mouton« .

Eugène.com : Et par rapport au conditions de travail, c’est combien d’heures par jour ou même par semaine ?

Zad :  On ne les compte pas ! Et on en fait beaucoup, beaucoup plus que le quota, parce que nous travaillons chez nous et cela depuis toujours, donc on a jamais coupé nos journées. On commence en général vers 9 heures, 9 heures et demi mais par contre, vers 20 heures, 21 heures on peut y être encore. On peut aussi décider d’aller faire une promenade et on va aller marcher dans la forêt pendant une heure mais on travaille aussi le dimanche. Mardi c’était un jour férié mais on travaillé. Donc voilà, on ne compte pas nos heures.

Eugène.com : Le revenu de vos ouvrages vous permet-il d’en vivre ?

Zad : On vit depuis 30 ans de nos droits d’auteus et maintenant on est aussi salariés en tant qu’éditeurs donc ça facilité aussi les choses ;  mais on en vit parce qu’on fait beaucoup de choses et qu’on travaille beaucoup  !  C’est pas facile de vivre juste de ses droits d’auteur. Il n’y a pas beaucoup d’auteurs qui peuvent vraiment prétendre en vivre.

Didier Jean : En fait, pour vivre de ses droits d’auteur, il faut avoir une série qui fonctionne bien et il faut sortir des livres régulièrement. Non, c’est très difficile d’en vivre, sincèrement.

Zad : Avant d’être éditeurs, moi, je faisais de la peinture et je vendais mes tableaux. Didier est aussi compositeur donc il a des droits d’auteur en tant que musicien. En diversifiant et en travaillant beaucoup, on s’en sort mais c’est pas facile.

 Eugène.com : Quelles sont vos conditions idéales pour écrire :  l’environnement, le support…  ?

Zad : Le téléphone coupé déjà ! Au niveau du support, un papier et un stylo et après à l’ordinateur mais d’abord un papier un stylo, du calme et du chocolat… très important le chocolat !!!

Didier Jean : 70 % minimum.

Zad : 80% !!!

Eugène.com : Quels sont vos auteurs ou vos dessinateurs de livre préférés ou des livres qui vous ont inspirés, qui vous ont marqués ?

 Zad: Il y en a plein ! Nous, on adore lire et on lit beaucoup. Un auteur dont je pense qu’il m’a marqué quand j’était plus jeune, c’est Robert Merle, puis plus tard Romain Gary. Et en illustrateur, celui qui m’a le plus marqué quand j’étais petite, c’est Georges Lemoine, qui maintenant a un peu disparu des radars : c’est un vieux vieux monsieur, il a illustré notamment un livre de Henri Bosco, j’étais vraiment fasciné et à ton âge tu vois j’ai encore acheté des livres illustrés juste pour le plaisir des illustrations.

Didier Jean : Moi, Corto Maltese. Quand j’étais jeune, Corto Maltese, oui. Tu ne dois pas connaître.

Zad : C’est une série de BD d’Hugo Pratt.

 Eugène.com : Quand avez vous commencé à travailler ensemble ?

Zad : En tant qu’auteurs, il y a 30 ans, mais on se connait depuis 40 ans. Plus de 40 ans même !!!

Eugène.com : Avez vous déjà publié des livres séparément ?

Zad : Oui, j’ai commencé comme illustratrice avant qu’on soit auteurs tous les deux. J’ai eu des livres publiés à partir de 1990 mais très vite j’ai proposé à Didier de m’aider à écrire des histoires, parce que ça me plaisait bien qu’on travaille ensemble. Et avant, ensemble, on a écrit beaucoup de chansons tous les trois avec sa sœur. Didier a par exemple écrit La musique de Rose, travail auquel je n’ai pas participé…

Eugène.com : Pour quelle tranche d’âge écrivez-vous ?

Zad : À partir de tout petit ! Maintenant, on a des albums pour les bébés jusqu’au collège / lycée et même pour adulte ! On a des albums qui plaisent autant aux adultes qu’aux enfants.  À chaque fois qu’on choisit un sujet, on se pose la question : à partir de quel âge on peut le lire ? Mais franchement, il n’y a pas de limite parce que même un livre pour les petits, c’est un adulte qui va le lire à l’enfant donc on s’adresse aussi aux parents !

Eugène.com : Et bien merci beaucoup pour cet échange !

Pauline Jeanneau

En direct de la Foire du livre de Brive

1 Commentaire

    • Zad sur 23 novembre 2022 à 17 h 32 min

    Merci Pauline pour ton interview qui retranscrit bien notre échange. C’était une belle rencontre dont nous nous souvenons avec plaisir. Nous avons été bluffés par ta maturité 😉

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