Au nom de Catherine

 

 

#années 1950 

#féminisme

#anti-racisme

Au nom de Catherine

Julia Billet (Scénario) /

Mayalen Goust (Dessin, Couleurs)

Rue de Sèvres (mars 2023)

176 p. – 18,00 €

9782810200580

 

Après plusieurs mois passés aux côtés d’Étienne, Rachel Cohen décide de conserver Catherine Colin comme nouvelle identité et revient à Sèvres pleine d’incertitudes. Étienne lui suggère de s’accorder une année loin de lui pour réfléchir à ses sentiments, à ses aspirations comme photographe et à ses envies de femme adulte. Après en avoir discuté avec Goéland, Pingouin et son ami de toujours Jeannot, Catherine décide de se consacrer pleinement à son art et se lance comme photographe professionnelle pour gagner ainsi son indépendance. Entre la fête de l’Humanité, une utopique colonie de vacances franco-allemande et un sujet social qui va la conduire jusqu’aux Etats-Unis, elle connaît un début de carrière fulgurant. Toujours en proie avec les traumatismes de son passé, Catherine va néanmoins, à travers son art et les relations qu’elle noue, s’ouvrir au monde et s’affirmer comme femme dans une société encore marquée par la guerre et la domination masculine.

6 Commentaires

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    • Jade P. sur 15 février 2024 à 9 h 51 min
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    Persévérance d’une Femme dans un monde masculin.
    Facile à lire et très vite captivante, elle retrace la vie d’une jeune femme qui cherche à s’affirmer dans un monde d’après-guerre, un monde dit d’hommes.
    Au nom de Catherine est une BD aux graphismes simples mais détaillés. La dessinatrice a choisi de mettre la couleur jaune pâle en avant dans cette BD, le fait de mettre une couleur « fade et terne » permet de refléter l’image que nous nous faisons de la Guerre, une époque sombre sans couleurs vives. De plus, lors des passages où les traumatismes de Catherine reviennent, la couleur rouge du sang est mise en avant, ce qui permet de montrer les horreurs qu’elle a vues pendant la Guerre.
    Les détails de la nuit, de la nature ou des villes sont très développés. Les cases de la BD se suivent les unes les autres, ce qui évite que l’on se perde au fil de la lecture. Catherine est une photographe et les photos qu’elle prend au fur et à mesure de l’histoire sont montrées sur un fond gris et saturé.
    Les personnages importants sont mis en avant un part un et chacun transmet une histoire différente des autres.
    L’histoire de cette BD reflète la vie d’une jeune femme ayant vécu des traumatismes à cause des nazis et qui se réfugie dans la photographie pour essayer d’en faire son métier et pour pouvoir faire passer au monde entier des messages importants. Mais tout ne va pas se passer très bien, en effet, elle va être discriminée par des hommes qui ne voudront pas refléter son travail.

    • Lola M. sur 15 février 2024 à 9 h 55 min
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    Au nom de Catherine, une soif de liberté.
    La BD nous transporte dans un monde d’après guerre à travers des dessins au graphisme recherché, avec des jeux de couleurs transposés à l’œil mécanique d’un appareil photo. Pourtant cela rend chaque illustration plus saisissante et marquante. Le personnage principal est une femme, qui, dès les premières pages, nous propulse dans un univers patriarcal et raciste. La peur et l’oppression sont toujours présents même dans les noms. La protagoniste nous entraine dans une quête pour se découvrir, se libérer de ses cicatrices d’enfant de la guerre et en tant que femme, de surcroît femme juive, se défaire du racisme et de la misogynie de cette société. On suit son développement, on voit émerger son courage et sa soif de justice qui l’entraine dans des reportages authentiques sans filtres dans l’espoir de mettre en lumière la cruauté que subissent toutes les populations opprimées tout en se trouvant elle-même. Le scénario est des plus efficace puisque l’on regarde un monde éloigné du notre temporellement, mais qui possède tout de même des similarités. On voit sans aucun filtre les injustices acceptées par presque tous qui sont une normalité, on voit la résignation des peuples opprimés mais avec une pointe de rébellion et d’espoir caché en arrière plan. On grandit en même temps que Catherine grandit, on s’indigne quand elle s’indigne jusqu’à finir par espérer que toutes les batailles qu’elle entreprend soient des succès encore plus grands que les humiliations et oppositions qu’elle rencontre.
    Cette BD est à lire autant pour un intérêt personnel que pour une découverte frappante d’un monde d’après guerre pas si dépassé pour une femme qui ne coche pas les cases qu’on souhaite lui imposer. Elle nous montre que certains combats prennent du temps mais qu’il faut tous les mener pour atteindre un idéal de paix d’acceptation et de liberté.

    • Alicia P. sur 15 février 2024 à 10 h 03 min
    • Répondre

    L’utopie d’une femme plaidant de courage dans un monde indigne.
    L’affirmation d’une brillante héroïne dans une époque marquée par la guerre et l’indignation masculine.
    Je dirais que cette BD évoque le parcours d’une femme meurtrie sous l’humiliation des hommes et sous une société affectée par la ségrégation et la violence de la guerre. Cette BD reflète la personnalité intrépide de Catherine, la mise en couleur contrastée permettant de souligner ses diverses actions et la puissance de son combat dans sa carrière professionnelle. Je pense que l’autrice donne un ton didactique et polémique afin de transmettre un message, ce qui est révélateur d’informations importantes et cela permet ainsi de rentrer en relation avec le personnage principal. La richesse de cette histoire m’a permis d’élargir mon esprit et de me plonger dans cette histoire pertinente sans même l’avoir réellement vécue. Catherine, jeune victime de son talent déterminée éprise d’amour au côté d’Etienne et de liberté arrivera-t-elle à surmonter la pression du règne masculin et donner sa vraie identité?

    • Emma C. sur 15 février 2024 à 11 h 03 min
    • Répondre

    Venez découvrir Catherine Colin dans sa nouvelle vie.

    Après être retournée où elle avait grandi après la guerre et avoir décidé de se consacrer à la photographie, le tout en combattant ses démons du passé et en affrontant ceux du présent, Catherine réussira néanmoins à s’affirmer dans la société des années 1950.
    Au nom de Catherine est une bande dessinée captivante, aux graphismes légers et épurés, permettant de se rendre compte de l’atmosphère dans lequel on évolue. Vous ferez la connaissance de personnages attachants avec une histoire bien construite, cohérente et intrigante qui vous poussera à continuer de lire et suivre Catherine dans la conquête de sa vie.

    Cet ouvrage reflète l’espoir de la génération après guerre qui voulait tout faire pour l’oublier et se construire un avenir radieux dans cette société meurtrie. Tout en restant dans la délicatesse, ce qui lui permet de parler de sujets parfois compliqués sans décourager les lecteurs les moins avertis.

    • Nicolas B. sur 15 février 2024 à 11 h 05 min
    • Répondre

    ° La découverte de l’humanisme :

    Nous suivons dans cette BD l’histoire prenante d’une photographe qui va chercher un travail et être recrutée pour partir en mission dans différentes zones sujettes à diverses thématiques.

    De plus, elle est orpheline et elle a un lourd passif à cause de la seconde guerre mondiale et via sa croyance persécutée, c’est une juive ayant survécu à tout cela, étant dans un monde peu après ces événements.

    Les différentes thématiques principales après guerre abordées sont :
    -Le droit des femmes
    -La place de la femme dans la société
    -Le sexisme
    -La place des juifs dans la société
    -La ségrégation entre les personnes de couleur (séparation des blancs et des noirs)
    -L’homosexualité
    -Le devenir de la réputation allemande
    -La colonisation des Amérindiens
    -La liberté

    Sont autant de thèmes qui sont développés de manière ludique et implicite.

    Les dessins nous transportent dans l’univers assez facilement et correspondent au style pour adulte au départ, le lecteur se doute de divers sujets, et plus la lecture est assidue, plus celui-ci va faire face à la richesse de la complexité de l’œuvre.

    Suivant chaque thématique, cela permet de prendre conscience de l’évolution des mentalités de l’époque et
    des mentalités actuelles, une partie du chemin qui a été fait et qui a été difficile pour faire progresser l’humanité.
    Le droit des femmes est promu par le partage de la vision dominante des hommes de l’époque sur les femmes et de comment ils les considéraient : des objets (parfois sexuels) à exposer, la soumission à l’homme ou le jugement de ceux-ci qui les considéraient comme inférieures notamment dans le monde du travail (un homme travaillerait mieux qu’une femme)… Je trouve que c’est une bonne manière de faire comprendre le sexisme de l’époque et le combat des femmes pour l’égalité homme-femme, l’infériorisation des femmes qui de nos jours, n’a plus lieu d’être.
    Ensuite, concernant la place des juifs, peu de personnes peuvent comprendre ceux qui avaient perdu leur
    proche lors de la Shoah, l’héroïne principale est encore perturbée par son passé et les différentes cases agrandies de la BD permettent d’accentuer les pertes qu’elle a subies à cause du régime nazi.
    L’homosexualité a été une surprise et cette thématique arrive soudainement, car un homme va en aimer un autre, et le contexte de l’époque condamne encore l’homosexualité dans la BD, et nous fait comprendre que cela a toujours existé.
    La mise en scène d’un voyage et de la rencontre entre des Juifs et des Allemands nous fait comprendre que même si des événements malheureux se sont produit, il n’est jamais trop tard pour se reconstruire et de nouveau faire confiance après correction des faits passés, limitant ainsi la discrimination entre les nations.
    La colonisation y est exprimée de façon très implicite, élargissant encore plus les problématiques posées et réunissant les personnes de différentes nationalités ou de couleur.
    La ségrégation prend une part assez importante de l’œuvre, notamment via la présentation d’injustices et de rabaissement des personnes de couleur noire, faisant comprendre au lecteur que la couleur importe peu et que tout n’est qu’une question de mauvaises personnes, de mauvaises lois qui ont été mises en place, avec une certaine violence dans ce qui pouvait arriver à une personne noire à l’époque de grave et la séparation des écoles en fonction de la couleur de peau.

    Pour terminer l’argumentaire, l’œuvre Au nom de Catherine nous présente une femme qui va découvrir, grâce à son métier de photographe, toutes les problématiques produites par l’époque et qui peuvent la concerner directement ou non, et c’est une sorte de résumé de l’évolution des valeurs morales humaines en affichant des actions neutres ou négatives afin d’en tirer du positif. De mon point de vue personnel, j’ai trouvé cette BD au fur et à mesure de mon avancement, incroyablement riche et intéressante pour partager un fragment du passé qui certes était douloureux, mais qui de nos jours a mené vers un monde meilleur.
    Cette œuvre est un premier pas dans ce qu’il reste à parcourir à l’humanité pour une justice équitable, et pour des valeurs morales toujours à l’amélioration.

    • Erwann B. sur 15 février 2024 à 11 h 10 min
    • Répondre

    Au nom de Catherine, un drame engagé, mais ne l’est-il pas trop ?

    Les œuvres engagées prennent bien des formes, ici nous nous retrouvons avec une bande-dessinée dans les années 50′ nous plongeant au cœur du combat féministe. Les auteures, sont arrivées à transmettre leur vision des choses à l’aide d’une fille au lourd passé, tout en jouant sur une qualité de dessins et de couleurs bien spécifique.

    La Bande dessinée, c’est avant tout une histoire de dessins, de couleurs … Dans ce livre, les images ne semblent pas très détaillées, mais dès lors que l’on regarde plus dans le fond, que l’on analyse les décors que les auteures ont su nous présenter, on ressent la puissance véhiculée. Ce sont les détails qui font passer un tableau de simple dessin à œuvre. Les différents plans qu’elles utilisent nous mettent directement dans l’ambiance qu’elle soit joyeuse, dansante ou bien funèbre, sinistre… Par ailleurs, le choix des couleurs est intéressant, de par sa simplicité contrastant parfaitement avec les thèmes durs et profonds qui y sont abordés. La palette de couleurs est très unie, souvent claire avec une forte présence de bleu, rouge, orange. Ces contrastes de couleurs permettent la mise en évidence de détails, jouant les couleurs associées aux émotions, elles nous font passer de l’amitié à l’amour, de la joie au désarroi. De plus, les textes sont courts, il arrive que certaines pages en soient dépourvus, mais malgré ces faibles dialogues l’on ressent la profondeur et l’impact qu’elles peuvent avoir. Enfin, l’idée de représenter graphiquement les photos de la protagoniste est un choix judicieux, car il fige dans le temps un instant donné, il est comme Catherine, il vit au jour le jour sans se soucier du passé ou du futur. Cela me permet donc d’ouvrir sur la seconde partie de mon analyse basée sur le scénario et les sujets abordés.
    Tout d’abord, on ressent les personnages secondaires, même si l’on n’a que quelques mots sur eux, ils sont judicieusement choisis et nous donnes l’impression de les connaître aussi bien que Catherine. Cela est aussi dû au fait qu’il n’y a pas beaucoup d’individus dans cette BD. Par ailleurs, l’on comprend vite que la protagoniste est tourmentée par son passé et que la trame du livre la suit, mais suit surtout une recherche de son identité, une acception de ses origines, une décision en l’amour et le voyage ce qui s’apparente à une quête identitaire. Mais ce livre se perd dans ses engagements, car l’on passe des sujets sur le peuple juif en passant par les tourments du racisme et de la ségrégation raciale aux Etats-Unis tout en finissant par la condition féminine dans les années 50. Je trouve que les auteures se perdent un peu dans toutes ces causes sans vraiment bien prendre le temps d’y répondre et de donner des solutions concrètes.

    Nous avons donc une bande dessinée dans laquelle une jeune Juive, Catherine nous transmet, toutes ses émotions, les émotions qu’un appareil photo ne peut pas sauvegarder, celles que l’âme garde en elle et qu’elle tâche d’interpréter durant tout le livre.

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