Dix Petits lutins malins se couvrirent bien avant de partir …

03cDans le cadre du cours de français, les élèves de 4e4 ont été inspirés par le célèbre roman d’Agatha Christie, Dix petits nègres. Pendant plusieurs semaines, découvrez leurs versions personnelles … c’est Chléa Grandet qui ouvre le cycle. Le ton décalé rappelle celui de Vincent Pianina et Davide Cali, auteurs de la bande dessinée Dix petits insectes

C’était la belle nuit de Noël 

 

Dix petits lutins malins se couvrirent bien avant de partir

L’un d’eux s’étrangla avec son écharpeaffiche

N’en resta plus que neuf.

Neuf petits lutins coquins jouèrent sur le traîneau

L’un d’eux tomba

N’en resta plus que huit.

Huit petits lutins frileux eurent si froid

L’un d’eux en mourut ma foi

N’en resta plus que sept.

Sept petits lutins joyeux descendirent du ciel avec des jouets par milliers

L’un d’eux s’étouffa sous les cadeaux

N’en resta plus que six.

Six petits lutins costaux portèrent leur hotte sur le dos

L’un d’eux fut écrasé par le poids

N’en resta plus que cinq.

Cinq petits lutins rigolos s’en furent distribuer les cadeaux

L’un d’eux brûla dans la cheminée

N’en resta plus que quatre.

Quatre petits lutins maladroits marchèrent sur le toit

L’un d’eux glissa

N’en resta plus que trois.

Trois petits lutins blagueurs jouèrent avec les rennes

L’un d’eux se fit piétiner

N’en resta plus que deux.

Deux petits lutins gourmands mangèrent les offrandes de Noël

L’un d’eux fut empoisonné

N’en resta plus qu’un.

Un petit lutin se retrouva tout esseulé

Le père Noël qui passait par là le repéra et l’écrasa

N’en resta plus…du tout.

C’était la belle nuit de Noël. Les dix petits lutins qui devaient distribuer les cadeaux étaient prêts. Ils avaient installé les milliers de jouets dans le traîneau, attaché les rennes qui sentaient le moment du départ s’approcher et piétinaient d’impatience. Le père Noël avait souhaité un bon courage aux lutins et leur avait demandé de bien réussir leur mission.

Il neigeait, il y avait du vent, tout était blanc. Les lutins se préparèrent donc à affronter le froid. Ils s’habillèrent avec un gros pull et un cache-col. Le dernier à sortir dehors, un peu rapide, s’étrangla en coinçant son écharpe dans la porte. Les neuf lutins restants, trop occupés à l’idée de remplir leur mission, le prirent et l’installèrent dans une des boîtes vides prévues pour remplacer les emballages abimés pendant le transport et, le plus naturellement du monde, se mirent en route.

Le trajet était très long et pour tromper leur ennui  les neuf lutins décidèrent de faire un jeu. Maladroit, un lutin en bouscula un autre qui tomba du traîneau. Les huit lutins restants le regardèrent s’écraser sur le sol et disparaître au loin. Comme ils étaient déjà très en retard dans leur tournée, ils continuèrent leur chemin.

Les huit lutins se rassirent à leur place sans un mot. Le traîneau filait dans les airs. Il y eut un gros coup de vent plus glacial et plus fort que les autres. Un des lutins, très frileux et pas très bien portant, en mourut de froid. Les sept lutins le regardèrent sans savoir quoi faire tandis que son cœur se transformait en glace. Ils firent une halte pour le déposer sous un arbre puis redécollèrent aussitôt.

Les sept lutins commencèrent à redescendre vers la terre,  le traîneau rempli de jouets. L’un des lutins qui devait les surveiller se retrouva recouvert par les milliers de cadeaux et mourut étouffé.

Les  six lutins qui n’avaient rien remarqué, arrivèrent à la première maison. Un des lutins, qui voulait faire le malin parce qu’il était très costaud, décida de porter tout seul  la hotte. Les cinq autres  lutins la remplirent  à ras bord. Lorsque le lutin la souleva, il se cassa tous les os du dos et rendit l’âme. Les cinq lutins, après un instant de réflexion,  s’emparèrent tous ensemble de la hotte et la portèrent jusqu’à  la cheminée.

A la maison suivante, le lutin rigolo qui avait l’habitude d’amuser tous les autres prit les cadeaux et descendit dans la cheminée. Il n’avait pas vu que le feu était allumé. Il n’eut même pas le temps de mettre les cadeaux sous le sapin qu’il était déjà mort, brûlé vif. Les quatre lutins, pensant que c’était une blague, rirent à en avoir mal au ventre. Ne le voyant pas remonter, ils perdirent patience et retournèrent vers le traîneau.

En revenant vers le traîneau, un des lutins glissa sur la neige et tomba du toit, ce qui le tua. Les lutins, un peu inquiets de n’être plus que trois, redoublèrent de prudence. Pour se changer les idées, ils blaguèrent avec les rennes mais ceux-ci s’affolèrent brusquement  et piétinèrent l’un des lutins.

Les deux restants se remirent au travail, maison après maison, en déposant les cadeaux sous les sapins ou dans les bas multicolores accrochés aux branches. Dans une des habitations, le lutin gourmand  vit sur une table à proximité des gâteaux très appétissants qui semblaient avoir été laissés là pour lui. Incapable de résister, il les mangea et tomba raide mort après quelques secondes.

Le dernier lutin, fâché contre les enfants qui avaient empoisonné son ami, récupéra les cadeaux et revint vers le traîneau, seul mais vivant. Le Père Noël qui observait tout depuis le début lança son traîneau à pleine vitesse et l’écrasa. Puis il s’arrêta et récupéra  tous les cadeaux qu’il n’avait aucune intention de distribuer.

Épilogue

Cher Successeur,

Je ne vous ai pas tout dit à propos de l’histoire des dix lutins. En fait, ils ne sont pas morts accidentellement … J’ai tout manigancé pour pouvoir les tuer sans qu’ils se rendent compte que c’était moi. J’ai commis ces crimes pour me venger des enfants qui ne m’ont jamais donné le moindre cadeau en retour de tout mon travail. J’étais très en colère et excédé que tous ces enfants abusent continuellement de ma gentillesse.

J’ai dû tuer les dix lutins car je savais qu’ils m’empêcheraient de garder tous les cadeaux. Pour le premier crime, j’ai fait exprès de claquer le porte pour coincer l’écharpe. Dans le deuxième meurtre,  j’ai ouvert la trappe du traîneau et j’ai fait tomber l’un des lutins dans le vide. Dans le cas du lutin mort de froid, je savais qu’il était très frileux, je lui avais donc offert  un manteau qui laissait passer le froid. Pour le lutin englouti sous les cadeaux, j’ai tout simplement poussé la pile pour qu’elle lui tombe dessus. Ensuite, j’ai rajouté des poids dans la hotte pour que le lutin costaud et vantard se casse le dos. Puis, je suis entré discrètement dans la maison pour allumer le feu et tuer le sixième lutin. J’avais aussi prévu d’en faire glisser un du toit, j’ai donc enlevé les crampons de ses chaussures et c’est ce qui s’est passé. J’ai énervé les rennes pour qu’ils en piétinent un autre et, bien sûr, il en est mort. J’ai mis des offrandes de Noël empoisonnées sur l’une des tables car je savais que le lutin gourmand les mangerait.  Et enfin j’ai écrasé le dernier.

Je ne regrette rien et je me suis beaucoup amusé pendant un an avec les cadeaux que j’avais gardés. Maintenant je vous remets le titre de « Père Noël » dont vous ferez, je l’espère,  très bon usage.

Cordialement

récit de Chléa Grandet 4e4

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