La sécheresse en Creuse

Depuis dimanche  22 Septembre, la pluie a fait son apparition ! L’herbe reverdit quelque peu, les gouttières « résonnent » et les escargots sortent enfin de leurs coquilles ! Mais ces premières pluies suffiront-elles à enrayer rapidement les problèmes de sécheresse ? Rencontre avec Christa, arboricultrice et agricultrice à Saint Agnant de Versillat dans la Creuse. 

Ce n’est pas un scoop ! Depuis plusieurs mois, la Creuse fait partie des départements particulièrement touchés par la sécheresse. Selon France Bleu Creuse, la plupart des cours d’eau sont secs. Quant aux  réserves souterraines, elles « sont en dessous de tous les niveaux relevés depuis 60 ans ». L’herbe est jaune, la terre est dure. Depuis début juillet, on craint que  l’étang des Landes ne disparaisse car il ressemble à une vaste étendue de sable, ce qui menace grandement les animaux qui y vivent ou y trouvent refuge.

Face à cette situation extrême, la préfecture de la Creuse a très vite décidé de mettre en place des restrictions d’eau (interdiction de remplir les piscines, de laver les voitures,…), qui ne seront pas levées avant le 31 octobre prochain. Il a fallu en plus trouver des solutions pour « alimenter » les robinets des Guéretois, comme le pompage de l’étang de Courtille  ( étang à Guéret ).

Les agriculteurs sont, sans nul doute, les personnes les plus en détresse. Leurs vaches mangent déjà du foin comme en hiver.  Les exploitations connaissent des pertes. Pour en savoir plus, nous sommes allés à la rencontre de Christa Philippon, arboricultrice de pommes Bio à Saint Agnant de Versillat en Creuse et agricultrice au GAEC du Serrier (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun).

• Partie Verger :

Christa nous explique  que  »les grosses canicules de cet été ont eu un vrai impact sur certaines variétés.  Les pommes, exposées au soleil, ont brûlé et sont tombées ». Le mois d’août a été compliqué car les arbres étaient en  »repos végétatif » : l’ arbre se met en pause pour tenter de ne pas mourir. Du coup, l’arbre n’alimente plus les pommes et, après maturité, le calibre de la pomme est trop petit pour qu’elle soit commercialisable. Les pluies ont été très tardives et même la récolte des variétés tardives (mi-octobre) sera petite. Du coup, il ne sera pas possible d’organiser la traditionnelle « cueillette » de pommes, faite par les clients eux-mêmes.

Christa trouve quand même un tout petit point positif à la sécheresse. « L‘été a été sec et  il y avait moins de maladies dans les pommes mais il y avait aussi plus de dégâts à cause des insectes. Pour respecter mon engagement envers le label BIO, je ne pouvais rien faire et  mes plantations ont étés ravagées par les asticots et autres sortes d’insectes dévastateurs… »

• Partie Agriculture : 

Comme nous l’explique Christa,  les premières coupes du printemps ont été bonnes mais pas la suivante. Si la récolte d’orge a été bonne cette année, en revanche celles du blé et du maïs ont été vraiment mauvaises. Les plants de maïs étaient hauts mais il n’y avait pas de grains.   »Il est possible que le stock ne suffise pas pour l’hiver , ce qui serait catastrophique, mais cela ne se prépare pas à l’avance et que cela dépend aussi de la dureté et de la durée de l’hiver. »

Christa explique que les saisons n’existent plus vraiment et qu’elle a dû changer sa façon de travailler. Le GAEC du Serrier, dont elle fait partie, se pose vraiment beaucoup de questions.  Faut il, par exemple,  continuer à semer du maïs ?

Qu’en est-il des aides financières ? Les aides sont touchées trop tard, selon Christa car l’argent n’est reçu que l’année suivante. Christa espère aussi toucher les aides « sécheresse » pour le verger car ces aides financières sont données essentiellement aux agriculteurs et pas aux maraîchers. Un dossier a tout de même été déposé à la préfecture.

Il nous reste à souhaiter, avec Christa,  que les pluies continueront et que les récoltes de l’an prochain seront plus abondantes.

Antoine

Sources :La Montagne Préfecture de la Creuse France 3 Aquitaine France Bleu Creuse