La COP24 va-t-elle sauver le monde ?

Du 3 au 14 décembre, à Katowice en Pologne, la COP24 va réunir presque tous les dirigeants du monde. L’objectif  enrayer le réchauffement climatique et ses conséquences dramatiques sur notre planète. On se souvient de la  COP21 qui, en 2015 avait débouché sur un accord universel. Trois ans plus tard, où en est-on, et quels sont les enjeux  de cette nouvelle COP ?

 La COP (Conference of parties, ou Conférence des états signataires) est une réunion mondiale annuelle sur le climat. Sa création remonte à 1992, lors du troisième Sommet de la Terre organisé par l’ONU à Rio de Janeiro au Brésil. Son but ? S’accorder, à l’échelle mondiale, sur des mesures concrètes permettant de lutter contre le réchauffement climatique.

Certaines COP sont plus fructueuses que d’autres et la COP24, à laquelle assisteront 196 états, est la plus importantes depuis la COP21 en 2015, qui avait été marquée par l’accord de Paris.

L’accord de Paris avait été signé par 195 pays qui se sont engagés à limiter la hausse des températures à un maximum de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle (vers 1850) d’ici à 2100, et si possible à ne pas plus de 1,5°C. Il s’agit du premier accord universel pour le climat, les précédents accords de la COP n’ayant jamais reçu les signatures d’autant de pays. Mais qui dit signature de l’accord ne dit pas application immédiate. En 2015, les Etats se sont simplement engagés, et le texte a ensuite dû être approuvé par les parlements de chaque pays : on compte à ce jour 181 ratifications, ce qui a été suffisant pour que l’accord entre en vigueur dès 2016. Depuis cette date, il est donc officiellement validé, et son application obligatoire. Les Etats ont ensuite eu jusqu’à cette année pour établir les règles qui leur permettront de le respecter. Mais en 2017, les Etats-Unis, deuxième plus gros émetteur de CO2 après la Chine, ont décidé de se retirer de l’accord.

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Cette année, les Etats doivent rédiger le « Paris Rulebook », un texte définissant les règles à appliquer pour respecter l’accord de Paris (participation de chaque pays, financements, modalités de contrôle…). Mais est-ce vraiment possible de respecter cet accord, autrement dit de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ? Il y a deux mois, un rapport rédigé par le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a estimé que cet objectif est atteignable, mais uniquement si nous agissons dès maintenant, la planète s’étant déjà réchauffée de 1°C depuis l’ère préindustrielle (vers 1850). Les changements doivent être radicaux : les émissions de CO2 (principal responsable du réchauffement climatique) devront être réduites de moitié d’ici à 2030. Les énergies renouvelables, elles, devront alimenter 80% de l’électricité d’ici à 2050 contre 26% aujourd’hui.

Reste à savoir si les Etats seront capables de prendre de telles décisions lors de la COP24. « Durant la COP21, chaque état a déjà posé ses objectifs pour limiter le réchauffement climatique, explique, Roland Séférian, climatologue à Météo France et corédacteur du rapport de Giec.  Même si les émissions de CO2 ont réaugmenté récemment, on reste sur la trajectoire des ambitions de 2015″.

Malheureusement, ces objectifs ne sont pas suffisants et ne limiteraient au mieux le réchauffement qu’à 3°C d’ici 2100. « Il faut absolument revoir nos ambitions à la hausse » ajoute-t-il. Et si l’on réussissait bien à limiter le réchauffement à 1,5°C, serait-ce au moins suffisant pour sauver la planète ? Le rapport du Giec montre que les catastrophes environnementales seraient certes limitées, mais pas inexistantes : le banquise de l’Arctique ne fondrait entièrement qu’une fois par siècle, contre une fois par décennie dans le cas d’un réchauffement de 2°C. « Le réchauffement actuel de 1°C a déjà des impacts, confie Roland Séférian. Même en limitant le réchauffement à 1,5°C, il y aura des risques, notamment l’élévation du niveau de la mer ou les vagues de chaleur. Des efforts d’adaptation seront nécessaires ».

Louise

Sources : M Ta Terre; Le Monde; Libération 

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