Las Mariposas
Las Mariposas (« Les papillons » en espagnol) est le surnom de trois sœurs Dominicaines, résistantes qui ont œuvré pour leur pays et ont renversé la dictature présente à cette époque. Grâce à elles et à leurs sacrifices, les premières élections démocratiques ont lieu et le jour de leur mort, le 25 novembre, devient la journée internationale contre les violences faites aux femmes.
Voici le portrait de ces femmes incroyables à qui on a brûlé les ailes.
Les sœurs Mirabal, Patria(1924), Minerva (1926) et Maria Theresa (1935), naissent à la fin des années 20 en République dominicaine. Le pays est alors une dictature tenue par une main de fer par Rafael Trujillo.
Les trois sœurs grandissent dans l’insouciance, mais à 15 ans, Minerva insiste pour faire ses études.Dans l’école où elle étudie, des étudiants communistes se font arrêter pour s’être opposés au gouvernement.
En juin 1949, elles sont invitées à une réception au Palais du Gouvernement, en l’honneur du dictateur Trujillo.Celui-ci très fortement attiré par Minerva commence alors à lui faire des avances qu’elle doit décliner à plusieurs reprises. Exaspérée par l’insistance de Trujillo et le harcèlement qu’il lui faut subir, elle finit par lui exprimer violemment son refus. Cet affront aura pour conséquence d’attirer les foudres du dictateur, blessé dans son orgueil, sur toute la famille Mirabal.
Minerva est finalement arrêtée. Elle sera libérée à condition de rédiger une lettre d’excuses à Trujillo, condition qu’elle refuse évidemment .Elle finit par être libérée, mais reste, elle et sa famille, sous étroite surveillance du dictateur.
L’acharnement de Trujillo sur les sœurs Mirabal ne s’arrête pas à leur sortie de prison.
Lorsqu’en 1957, Minerva devient la première femme doctorante en droit de République Dominicaine, Trujillo lui remet son diplôme et lui promet de ne jamais la laisser exercer. Mais ces menaces ne découragent toujours pas Minerva qui, avec ses sœurs, est toujours déterminée à faire tomber ce tyran.
Minerva, Patria et Maria créent le mouvement antitrujillista, et les sœurs Mirabal continuent de mener leurs combats. Le mouvement du 14 juin 1959 voit alors le jour, présidé par Manolo Travárez Justo, le mari de Minerva.
Patria, Minerva et Maria Teresa sont arrêtées et condamnées à 5 ans de prison pour “atteinte à la sécurité de l’État”. Leurs maris purgent une peine bien plus longue. Pendant leur détention à la Cuarenta, Las Mariposas sont torturées avant d’être transférées dans une autre prison puis libérées en 1960 à la fin de leur peine, réduite à trois ans en appel.
Mais le 25 novembre 1960, les sœurs Mirabal sont sauvagement assassinées. Leur meurtre a été orchestré par nul autre que le dictateur Trujillo.
Six mois plus tard, c’est au tour de Trujillo d’être tué dans une embuscade.
Pénélope Bagieu, dessinatrice de bandes-dessinées française, à mis ces femmes à l’honneur dans « Culottées », BD adaptée à la télévision en 2020. L’image ci-dessus est tirée de l’épisode qui leur est dédié.
Grâce à “Las Mariposas”, les premières élections démocratiques ont lieu, et le 25 novembre devient la journée internationales contre les violences faites aux femmes.
By JB