Dans le cadre du Projet national Nos Récits policiers 2016-2017, des classes de CM2 et de Sixième rédigent des parties de récits policiers sur le principe de l’écriture à plusieurs mains.
Un livre sera créé et imprimé à partir du fruit de leurs travaux.
Voici un exemple de suite de récit proposé par nos élèves. Imaginez le début de l’histoire…
« Oh mon Dieu ! Qu’est-ce qui lui a pris ? »
Stupéfait de ce qu’il voyait à l’écran, il lâcha son stylo et celui-ci roula à terre jusqu’aux pieds du Capitaine Christian Cyrox, qui, entretemps, était entré.
« Où en êtes-vous de la disparition de la petite Juliette Blais ? Le préfet vient de m’appeler…il faut accélérer les recherches ! »
Devant le visage pétrifié de son collègue, il s’arrêta de parler et s’approcha de l’écran. Un silence de mort s’abattit entre les deux hommes. Médusés, ils contemplaient sur l’écran l’image de la carte grise du véhicule qui avait servi à kidnapper la petite Juliette.
Le nom du maire de la commune s’affichait en gros caractères sur l’ordinateur. Impossible ! Que pouvait bien faire Bernard Opéllis au milieu de cette sale affaire ? Pour quelles raisons s’en serait-il pris à cette enfant ?
Les deux policiers tombaient des nues. L’homme était en effet perçu comme une personne honnête, irréprochable, loyale, capable d’endosser des responsabilités, de faire face à des problèmes complexes. Il était d’ailleurs en train d’achever son mandat et la rumeur courait qu’il comptait bien se représenter à nouveau.
Tout cela était incroyable. Cet homme qui passait pour le pilier de la communauté du coin…Lui, un ravisseur d’enfant ?
« Ce n’est pas possible ! Bernard Opéllis serait mêlé à cet enlèvement ? » s’exclama Magrou.
Pâle comme un cachet d’aspirine, le commissaire regardait son capitaine, en le fixant avec incrédulité.
« -S’il y est pour quelque chose, ce sera un vrai pavé dans la mare. Tu imagines la Une des journaux, les gros titres?
Tu vois le scandale? La presse accrochée sur les murs de la mairie ? répondit Cyrox en agitant les bras, balayant nerveusement de sa main droite ses épais cheveux sombres.
-« Et les mômes ? Tu y as pensé aux gamins ? reprit de plus belle l’officier.
-Combien sont-ils déjà ?… Trois, il me semble … »
Le commissaire se mit à faire les cents pas dans la pièce, le cerveau en ébullition.
Cyrox, face à lui, semblait paralysé sur son siège, encore sous le choc de la révélation.
Magrou se remit de ses émotions et, s’approchant du capitaine, le secoua gentiment à l’épaule.*
« Allons, remets toi ! Qu’est-ce qu’on fait ? Qui allons-nous avertir ? Il ne faut pas se précipiter, c’est tout de même le maire…Il faut être sûr de notre coup, on ne peut pas se rater.
Donc, avant de lui passer les menottes, trouvons des preuves, et après, on verra…
-Tu as raison, s’exclama le Capitaine, faisons preuve de discrétion. Moins nous serons nombreux sur cette affaire, mieux ce sera. D’ailleurs on pourra agir plus rapidement car il faut à tout prix retrouver Juliette saine et sauve.
-Bon, d’abord j’appelle la mairie pour savoir où est Opéllis. Donc moi je vérifie discrètement auprès de son bras droit, Macfleury, son emploi du temps au moment de l’enlèvement. Et toi, tu files en douce chez le maire. Emmène l’inspectrice, Emma Auvergne, elles est loyale, intelligente , obstinée et surtout très observatrice. Elle verra peut-être quelque chose de suspect là-bas. Nous prendrons comme prétexte une enquête de voisinage. Après tout, c’est logique, ce sont des voisins très proches. »