Merci Gabbi!

© Soph’

C’est la guerre !
Que la baston commence ! Munissez-vous de vos règles, de vos stylos, de vos équerres, de vos cahiers, de vos livres (non, pas ceux-là, pas ceux que votre prof de Français vous a choisi pour ouvrir une porte vers les mots : les manuels que Gabbi va vous envoyer, à tous les même, parce que Gabbi, quoi!), mais pas de votre cerveau (il va partir en réparation) car les professeurs vont, à partir de la rentrée 2024, rentrer dans une bataille, la bataille des connaissances, la guerre de l’intelligence, le choc des savoirs!
Récemment, notre très cher ancien ministre de l’Éducation, désormais premier ministre suite à la démission de l’ancienne première ministre qui était trop proche des vieux et pas assez des jeunes , et qui a été remplacé par une nouvelle ministre de l’Éducation nationale (et accessoirement ministre des sports et des JO – vous avez vu le talent : j’ai casé notre thème du jour! ), et qui a du démissionner parce que pas assez entrainée à la langue de bois (un comble, pour une ancienne athlète de haut niveau) et a été remplacé par une ancienne rectrice qui a pour habitude de démissionner quand elle n’est pas d’accord (ça ne saurait tarder?), notre Gabbi premier de la classe donc (je fais des phrases longues pour montrer à mon prof de Français que j’ai bien diggéré la leçon sur la phrase complexe et la virgule), notre chef de guerre mertèle un discours sur une « guerre » entre le « savoir » adulte et la bêtise enfantine. Pour gagner la bataille, quelques réformes sont passées, notamment celle du manuel offert par le ministre, pensé par le ministre, écrit par le ministre, et celle de la généralisation du 8h-18h, de manière à ce que la totalité de notre cerveau, apparemment pas très développé, soit stimulé durant toute la journée par des pages soigneusement choisies.
Ce ministre (le premier, ou la future démissionnaire, on ne sait plus trop) a aussi trouvé bon, excellent, fabuleux de financer l’achat de manuels scolaires, en même temps qu’il décidait de rogner sur le budget du salaire des profs… Je n’ai qu’un cerveau de poulet, qui ne dort que 6 heures, se lève à 5h30 pour être en classe à 8h et recevoir le savoir, mais je me demander s’il n’aurait pas été plus judicieux, plus sagace, plus subtil de financer les personnes censées mener sa bataille ? Vous savez, les machins qui doivent nous expliquer la vie et nous éduquer à la place de nos parents qu’on voit moins qu’eux, les gens qui manifestent, mais dont tout le monde se fout car, vu qu’ils ne sont pas assez bien payés, ils ne peuvent pas le faire très longtemps, les exécuteurs d’ordres directs de notre cher TikTokeur Attal, les profs quoi ! Ah, non ? Mon idée est bête, ma proposition est aberrante, mon axiome est inepte ? Je suis trop jeune et je n’ai pas assez de manuels pour comprendre que l’idée de Gabi est merveilleuse et révolutionnaire ? Je suis profondément navrée, contrite, marrie, je retourne lire un manuel sur la culture mathématique en espérant connaitre par coeur le nom de tous les mathématiciens  : j’apprendrai les maths plus tard, quand j’arriverai à trouver un professeur pour me l’apprendre.
Bon, pour résumer, on aura à partir de 2024 moins d’heures de sommeils, moins de professeurs, un brevet plus compliqué, plus de cultures mathématiques, mais, au moins, on aura beaucoup de manuels ! Désolé si ma conclusion vous parait stupide,déraisonnable, nigaude : je vais faire nuit blanche, ce soir, et demain soir, et les autres soirs,  pour travailler mes évals, mes compétences, mes savoirs, car, si je m’abonne à vous cher archange Gabriel, c’est temporaire : demain, je vais piquer votre poste, postuler pour votre bureau, remplacer le remplaçant.

Sibel Vaillant (3ème)

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