Une vie de chien

« Salut les filles! » … Non, ça ne va pas. « Bonjour! »… Non, ça ne va toujours pas… « Hey salut vous! »… Non! Je ne trouve pas… Peut-être dans d’autre langue: « ¡Holà! »… « Hello ! »… « Maidin Mhait ! »… « Buongiorno ! »… Non… Je n’y arrive plus. Je n’arrive pas à faire comme si rien ne s’était passé. Comment peut-on faire, après ce 07 janvier? Comment faire abstraction de ses sentiments, de sa révolte, de son effroi, de ses peurs, après de tels drames ? Vous, vous y arrivez…? Moi non.

J’ai fait un rêve affreux, un cauchemar insoutenable. Imaginez si ça avait été l’une d’entre nous, à leur place ! Imaginez…

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© Berth

Un jour, nous sommes en train de plancher sur un travail que nous a donné notre professeur de français : nous devons rédiger un article sur un livre. Bon, on n’a pas trop aimé le livre, mais on a le droit de faire un article critique qui explique cela, à la condition d’argumenter, de justifier, d’être intéressant, d’accrocher. Et comme nous sommes doués, ça accroche, ça égratigne même, un peu. Quelques-uns de nos articles sont publiés sur notre blog de travail, en guise de correction, et arrivent, ne me demandez pas comment, jusqu’à l’écrivain… Et ça ne lui plait pas, pas du tout, mais alors vraiment pas. Il commence par nous insulter, dans les commentaires, puis nous menace, et, finalement, débarque en cours de français, alors que nous faisons un merveilleux exercice de grammaire, et braque une arme sur nous… Il demande nos noms, et tue tous ceux qui ont critiqué son œuvre, sans aucune once de pitié. Certains arrivent à survivre en se cachant sous le bureau du prof. Malheureusement, la place manque, et nous ne pouvons y tenir qu’à quatre, c’est-à-dire nous, les premières tables. Oui, je sais, normalement c’est la place des « intellectuelles », mais on a décidé, cette année, d’inverser les tendances, de dire stop aux stéréotypes. Une fois le tueur parti, nous sortons notre tête de là-dessous et voyons la barbarie, tout autour de nous…

Pour eux, ce jour-là, c’était la même chose, mais ce n’était pas un cauchemar: ils sont morts, tout autour. Certains ont pu se réfugier sur le toit, d’autres sous leurs bureaux…

Leur chien a survécu… Pourquoi l’ont-ils épargné, ces assassins aveuglés par une haine infâme? Je ne sais pas… Peut-être qu’entre animaux, ils se sont compris…

Jessica ROBIN (3ème)

 

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