Un artiste clandestin

Quelques jours après la fin de la seconde Guerre mondiale, plus précisément le 8 avril 1945, des œuvres surprenantes (et même un trésor de l’humanité) réapparaissent dans un jardin d’une famille. En effet, quelques temps avant, leur créateur les pensait perdus après l’attaque d’un train.

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150 portraits réalisés en secret par un détenu du camp de concentration du « Kommando Hecht », ont été présentés lors d’une exposition. L’auteur clandestin de ces nombreux croquis était Camille Delétang, arrête au début de l’année 1944, il était alors le chef de la Résistance au Mans. Il fut enfermé de ce camp d’Holzen et rencontra son nouveau « compagnon de route », le Dr. et maire de Latillé, Armand Roux. Ce dernier avait caché des armes pour les Alliés et fut arrêté environ au même moment que Camille Delétang. Le Dr.Armand Roux établissait, tout au long de sa captivité, un journal que l’on retrouva en même temps que les cartons à dessins. Ces croquis étaient réalisés avec des crayons détournés et sur des verso de formulaires ou sur des paquets de cigarettes.

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De nombreuses images et une étrange atmosphère ressortent de ces deux héritages. Ces témoignages montrent quelques aspects de la vie dans un camp : lorsqu’un détenu arrivait dans un de ces camps de concentration, il ne vivait que très peu de temps; la plupart des prisonniers dessinés par Camille Delétang étaient proche de leur peine de mort. La maladie, la souffrance, les blessures hantaient les regards, sans expression. Tout était rude, les détenus arrivaient et décédaient en très peu de temps. Les travaux forcés des prisonniers les tuaient à l’usure, minant l’organisme de chacun. La plupart des portraits étaient ceux de prisonniers français, polonais et tchèques.

Le dessinateur et le docteur survécurent à l’épidémie de typhus et à la marche de la mort, et considérèrent alors leurs réalisations comme perdues suite à l’attaque d’un train. Finalement, elles atterrirent dans un jardin d’une habitante de Celle, près de la gare où ils avaient étés bombardés. Elle les confia alors à son beau-fils, qui se rendit immédiatement compte de l’importance de la trouvaille. Delétang et Roux purent rentrer en France en 1945. Ils ne savaient pas ce qu’étaient devenues leurs réalisations. Ce n’est qu’en 2012 que le nouveau propriétaire des œuvres décida de restituer les trouvailles de sa belle-mère. A l’occasion de l’exposition qui les mettait en valeur, le descendance d’Armand Roux et de Camille Delétang était présente. Ces héritages sont des preuves de la difficulté de vivre à cette époque, ils témoignent de cette atmosphère permanente de l’occupation.

Alexia Peyrard (5ème)

 

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