Commémoration du 11 novembre

Réalisation des CM de l’année dernière symbolisant la guerre de 14-18
Pour le centenaire de l’armistice de la guerre de 1914-1918, des élèves de CM ont lu la « Lettre à Marie-Jeanne » au côté de la municipalité.  C’est une lettre qu’ils avaient écrite l’année dernière en classe de CE1-CE2. Elle est écrite par un poilu imaginaire , boulanger habitant de La Celle Dunoise, à sa femme Marie-Jeanne en 1918, alors que la guerre s’achève.
11 novembre 2018
Lettre à Marie-Jeanne
Le 25 novembre 1918, front de la Somme
Ma chère épouse,

 

Je pense que je vais pouvoir rentrer chez moi.
Je suis content que la guerre soit terminée. Je suis épuisé par quatre ans de guerre.
Je suis content de sortir des tranchées parce que c’était dégoûtant.
Je suis content de retrouver ma famille.
Je suis content de retrouver mes amis.
Je suis fier d’avoir combattu mes ennemis.
Mais je suis triste pour tous ces gens morts pendant la guerre.
J’espère que l’on reconstruira les ruines.
Je voudrais qu’on soit en paix avec les allemands.
Je suis allé à la guerre et c’était difficile pour moi, et toi, tu t’inquiétais.
La boue, les rats, les moustiques, les poux, les mauvaises odeurs, voici la vie dans les tranchées.
Ma famille, elle me manquait tellement.
Je ne savais pas quand rentrer à la maison. Nous n’avions pas beaucoup de pauses pour boire et pour jouer aux cartes.
J’ai risqué ma vie pour mon pays, tous les jours j’ai pensé à me faire tuer parce qu’il y avait des balles partout malgré toutes les tranchées pour nous protéger.
Nos sacs, nos bardas étaient lourds.
J’ai vu des gens qui tombaient à terre parce qu’on leur tirait dessus, j’ai vu beaucoup de canons, j’ai vu des fusils, des baïonnettes.
Je suis très impatient de revoir ma famille.
Je veux revoir mes enfants, ma femme et les embrasser.
Je veux voir mes amis et mes parents.
Je veux raconter mes souvenirs et l’histoire de la guerre.
Je veux redevenir boulanger et éduquer mes enfants.
J’ai hâte de faire une balade avec ma famille.
Je veux manger mes plats préférés et boire du bon vin.
Je veux dormir dans mon lit.
J’ai hâte de revoir mon village, mon jardin, les fleurs dans les champs, mon canapé et mes animaux.
Je me souviens lorsque nous nous sommes rencontrés à l’école.
Un mur nous séparait, les filles avec les filles, les garçons avec les garçons. J’étais malheureux !
J’attendais de te retrouver à la sortie de l’école.
J’étais déjà amoureux de toi.
Je te demandais si je pouvais me balader avec toi. On grimpait dans les arbres et on regardait la nature avec les vaches et les veaux qui couraient au milieu des fleurs dans les champs.
Douze ans plus tard, nous nous mariions dans notre belle église de La Celle Dunoise.
Je me souviens aussi du bruit de l’eau, du petit chemin, des poissons, de la pêche, de ce beau paysage.
Je me souviens de la plage et de quand je nageais dans les nénuphars et que je croyais que leurs racines étaient des serpents.
Je me souviens de mon papi qui me racontait l’agrandissement du pont en 1891. Je me rappelle des voitures et des animaux qui passaient dessus.
Je me souviens quand j’entrais dans ma boulangerie, l’odeur du pain, le goût du pain, mes mains toute blanches pour travailler la pâte.
J’aimerais savoir comment vous allez.
Est-ce que notre fils Antoine travaille toujours comme charron ?
Et nos jumeaux, Pierrot et Alexandre travaillent-ils toujours à la ferme ?
J’espère que nos filles Marie-Louise, Elise et Manuela vont toujours à l ‘école et font leurs devoirs.
Est-ce que tonton Jules va toujours boire son café à l’hôtel Pascaud ?
Est-ce que la cartonnerie va ouvrir ?
Je t’embrasse, embrasse nos enfants pour moi.
Henry, ton mari, qui sera bientôt de retour.