Lettres de Maquisards

Suite à notre visite au au Bois du Thouraud, 1er maquis creusois, nous nous sommes pris pour des Maquisards et nous avons écrit des lettres à nos proches.

 

Jeudi 3 mai 1943

Chers parents,

Je me sens très triste sans vous. Etre maquisarde et se cacher, c’est vraiment très dur. Je me cache dans une sape que nous avons construite avec mes amis. Nous y sommes très bien, mais il fait froid.

Si vous vous demandez comment va ma santé, je me sens très bien, mais j’ai peur que les Allemands me trouvent parce qu’ils ont découvert d’autres maquisards qui se cachaient.

Je vous aime,

A bientôt

Rumeysa

 

Samedi 22 juin 1943

Chère Floriane,

Je ne suis pas bien au camp. Nous sommes beaucoup, 16 en tout avec moi. Nous n’avons pas trop de quoi manger et nous dormons sur des cailloux. A propos de la douche, nous nous lavons dans une source. Nous devons chanter le Chant des Partisans. La sape est toute petite. Il fait chaud parce ce que l’on est en été.

Je t’aime ma soeur. Tu diras à papa et maman, à toute la famille que je les aime fort.

Camille

 

Vendredi 21 juin 1943

Chère Louna,

Louna, tu me manques énormément et Eléonore aussi. Il fait très chaud même la nuit. Heureusement, on a des éventails assez grands.

On dort dans une sape. On se lave dans une source qui nous sert aussi à boire, à cuisiner.

A la fin de la guerre, si je reviens vivant, la première chose que je ferai sera de vous embrasser toutes les deux.

Bises à vous deux,

Jordan

 

Jeudi 3 mai 1943

Mathias,

Je suis un résistant et je suis avec mes copains. Je ne suis pas parti au STO car je n’ai pas voulu. Je suis devenu Maquisard.

On chasse des animaux pour manger et je vis dans une sape. D’autres Maquisards vivent dans une sape en construction.

J’ai fait sauter un train. Les miliciens, les Allemands, les collabos veulent nous tuer.

A bientôt.

Batuhan

 

6 janvier 1943

Mon cher frère,

Je t’écris cette lettre parce que je veux te donner des nouvelles de moi. Je suis résistant. Je voudrais te dire que c’est compliqué. On n’a pas le droit de sortir, on doit voler les récoltes des agriculteurs. On vit dans une sape. Il n’y a pas beaucoup de place. On est quinze, c’est difficile.

Je te fais confiance pour ne rien dire à personne, mon frère.

En tous cas, j’espère que tu vas bien.

A bientôt.

Théo

 

Jeudi 13 décembre 1943

Chers parents,

Je vis durement, j’ai froid. On a construit une sape et il y en a une en construction.

Je pense à vous et à mes frères et soeurs.

Ce n’est pas facile pour se laver parce que l’eau est froide. Je ne peux pas non plus la boire car elle est sale.

J’ai appris à faire du feu avec deux pierres. On a construit une vigie.

J’ai peur, je veux rentrer à la maison.

A bientôt

Lucas

 

Jeudi 3 mai 1943

Chère Louise,

Au camp, la vie est très dure. Je suis seule à cause de la mort de Manon et Sedef, tuées par la milice. Il y a encore les impacts de balle dans la sape. Aujourd’hui, trois arrivantes sont venues: Cybellia, Marie-Sarah et Chloé. Ce sont des amies d’enfance, depuis je ne suis plus seule.

Désolée! J’avais perdue ma lettre mais je l’ai retrouvée. On est vendredi 25 juin 1943. Ça fait 2 jours que nous n’avons  mangé.Papa et maman vont-ils bien? Moi c’est moyen. En ce moment, Cybellia et moi nous nous disputons, comme quand on était enfants.

Tu es la meilleure des soeurs.

Marie

Mercredi 9 mai 1943

Chère soeur,

On est dans un maquis, c’est dur à vivre. On chasse pour se nourrir. Je vis dans une sape, avec 5 personnes: 3 garçons et 2 filles.

On prend l’eau d’une source pour boire et se laver. On a froid. Je voudrais tellement te voir mais si les Allemands me trouvent, je devrais aller travailler au STO.

Je t’aime.

Zeynep

 

Jeudi 3 mai 1943

Cher grand-père,

Depuis que j’ai pris le maquis, je me suis rendu compte que la vie est plus difficile qu’on ne le pensait. Tu t’imagines, toi, manger du lapin tous les jours, se laver qu’une fois par semaine et se serrer pour dormir mais je préfère ça que de partir au STO.

Hier, durant la nuit, j’ai mis un tract qui encourage les gens à ne pas écouter Hitler et à se rebeller, dans la boite aux lettres d’un civil et puis quand je suis rentré dans la sape j’ai expliqué à un camarade ce que je venais de faire et chez qui je l’avais fait. Il m’a regardé bizarrement puis il a dit que j’avais  mis le tract dans la boite de quelqu’un qui était pour Hitler.

On a du commencer la nouvelle construction d’une sape.

Je m’inquiète de la situation mais tant que tu vas bien, ça m’est égal.

A bientôt.

Zeyd

 

Jeudi 16 juillet 1943

Chère mère,

Mes journées dans la sape ont été très difficiles. Il a été dur de trouver de la nourriture, de dormir, de monter la garde pendant que mes amies dormaient.

Pendant l’hiver, on a affronté le froid. On doit boire de l’eau qui est sale.

Un jour, dans la forêt, on a rencontré deux personnes qui nous ont dit qu’elles étaient comme nous. On leur a ouvert la porte.

Un jour, elles sont parties et elles nous ont trahies. Les Allemands nous ont trouvés et nous sommes maintenant en prison.

A bientôt,

Bisous.

Humeyra

 

Jeudi 3 mai 1943

Chère Sandrine,

Je me sens très triste sans te voir et j’ai peur que les miliciens nous trouvent.

Ici, il y a des amis que je connais et d’autres non. Il y en a qui sont partis et qui ne sont pas revenus. Moi, je ne suis jamais sortie de la sape, sauf pour ramener de l’eau ou pour me baigner.

L’autre jour, la personne qui était cachée dans la vigie nous a fait une blague. Elle a dit que les miliciens étaient venus. Une fille pleurait de peur. Elle a essayé de crier mais Thomas lui a fermé la bouche et Mathis, celui qui était caché dans la vigie, a rigolé.Je lui ai dit de se taire et il a dit que c’était une blague. Tout le monde lui a dit de ne pas faire ça car ce n’était pas drôle. Alice, la fille qui a pleuré de peur, lui a mis une claque et je suis partie en rigolant.

Je t’aime de tout mon coeur. Si je meurs, ne m’oublie pas.

Sedef

 

21 juin 1943

Ma chère soeur,

Je ne peux pas profiter du soleil car le travail de maquisard consiste à se cacher dans une sape. Hier, j’ai combattu avec d’autres maquisards contre trois patrouilles  allemandes. On a gagné, mais il y a eu un mort. C’est très dur.Il n’y a pas de douches, pas de toilettes…

On mange du blé que l’on vole aux fermiers qui ne veulent pas nous en donner, du poulet qu’on tue chez les fermiers.

On a failli se faire dénoncer par des faux réfractaires.

Un jour, je regardais la forêt quand soudain, j’ai entendu un bruit, des cris, des hurlements. Un résistant, Albert Durbin, le vendeur de fromage, a été arrêté. Je voulais l’aider mais ils étaient trop nombreux comme la patrouille allemande.. J’ai prévenu trois autres résistants, Henri Delle, Richard Faux et Yvan Feroux, seulement ils dormaient. J’ai du aller le sauver tout seul. Ils avaient des chiens donc j’ai abandonné.

Quand ce sera la fin de la guerre, je rentrerai à la maison.

Je t’embrasse.

Yassim

 

29 octobre 1943

Cher Jordan,

Je t’écris cette lettre pour t’annoncer une grosse nouvelle. J’ai refusé le STO  je suis réfractaire et maquisard. Hier, nous avons  construit la sape avec Théo, Sandrine, Nathalie, Laetitia et Angélique. Nous avons créé une jolie sape, je pense. Nous avons fait notre première mission de sabotage. Nous avons saboté un train.

J’espère que ça se passe bien pour toi.

Samuel

 

Jeudi 3 mai 1943

Chère famille,

Il fait très froid et vous me manquez trop.

Hier soir, Marc, Noël, Anne et Lola et moi, nous avons été construire la sape. Moi, j’ai été cherchée de quoi aider. J’espère que toute la famille va bien. Vous me manquez tellement.

Les Allemands sont fous. Papa, maman, ne leur donnez pas votre moisson. On chasse pour manger même si je n’aime pas ça, il faut bien.

Je pense à vous tous les jours, chaque heure, chaque minute, chaque seconde.

Chloé

 

Jeudi 9 mai 1943

Chers parents,

Il fait froid. Je suis allé dans la source boire de l’eau.

Je suis content avec mes amis car je m’entends très bien avec eux.

Heureusement, on a des armes pour se battre contre les Allemands. Un des nôtres est blessé. Il s’est fait tirer dans le pied et je le soigne.

On est partis chasser dans la forêt pour nous nourrir.

Au revoir, à bientôt

Hayri

 

Jeudi 3 novembre 1943,

Chère soeur Beyza,

Aujourd’hui, il fait très froid. On est une quinzaine comme moi et on est très serrés. On mange tout le temps des lapins. Des fois, je sors car je vais voir les vendeurs de moissonneuses batteuses pour leur dire de ne pas aider les Allemands.

On se lave avec de l’eau un peu marron.On vit dans la forêt dans une sape. Tous les jours, j’ai peur que les Allemands nous trouvent.

Un jour, j’ai failli me faire attraper alors que je parlais avec l’ami qui est avec moi.

Dis bonjour à toute la famille.

Je t’aime. Fais attention à toi.

Bisous.

Berat

 

Mercredi 23 novembre 1943

Chers parents,

Mes amis et moi, nous avons refusé d’aller au STO (Service de Travail Obligatoire), en Allemagne. On est dans un lieu caché, il fait très froid mais dans la sape, il fait un peu chaud.

Quand j’ai dit une sape, je vais tout t’expliquer.

La sape nous sert de maison,la source nous permet de nous laver et de boire de l’eau et la vigie est petite et nous permet de surveiller.

Je vous aime.

Bien à vous,

Hafsa-Melek

 

Jeudi  13 mai 1943

Chère famille,

Ici, c’est dur. Les conditions de vie sont déplorables. Chaque jour un nouveau combat. Notre vie se résume à nous cacher, à saboter, volet et à croiser les doigts. J’ai peur mais je dois le cacher.Je regrette la maison. Maintenant, c’est juste un trou creusé dans la terre. C’était soit ça soit le STO de malheur.

Assez parlé de moi. Comment ça va vous à la maison? Je me demande ce que vous faites. Moi, je fabrique une sape. C’est si différent.

Tu sais, hier, j’ai fait sauter un train en entier. Quand je rentrerai il me faudra d’autres vêtements car il y a beaucoup de sang dans le lapin ou la poule, je ne sais plus.

Ici, je ne peux plus rien faire. Je pleure, j’écris et au travail. C’est comme ça toute la journée.

Quand je reviendrai, je chanterai le chant des partisans, dans toute la ville et je dirai « Ne revenez plus Nazis! »

Tu diras bonjour à mon frère et à ma soeur.

Bisous.

Mathias

 

5 février 1943

Chère famille,

Vous me manquez tellement.

Il fait très froid dehors, nous nous lavons dans une source. Pour nous sécher, nous prenons des feuilles.

Avec Marie, nous avons échappé à la STO, nous sommes dans une sape bien à l’abri du froid.

Dans notre camp de maquisards, il y a Marie, Chloé, Manon, Marie-Sarah, Théo, Mathias, Yassim et moi.Nous avons fini de construire d’autres sapes au cas où il y aurait d’autres maquisards qui viendraient nous rejoindre.

Nous avons réussi à faire du feu.

Une dame nous a confié sa fille juive pour qu’on s’en occupe. La petite a été sage. Elle est restée avec nous jusqu’à ses 13 ans.

Nous resterons ici jusqu’à la fin de la guerre.

Nous allons bien.

Cybellia.

 

Jeudi 3 novembre 1943

Chers parents,

Je suis dans un bois où il fait froid, on essaie de piquer à manger dans des fermes, partout. On vit dans une sape, on sabote les moissonneuses, on dit aux paysans de ne pas vendre leurs moissons aux Allemands. On sabote aussi les trains, on met des bombes sur les rails. On est une quinzaine de réfractaires. Tous les jours, enfin presque, on chante le chant des partisans pas trop fort pour ne pas se faire repérer par les miliciens et les Allemands.

Il y a une source, une vigie et on est entrain de construire une nouvelle sape.

Comment va mon frère?

Il me manque beaucoup même si on se disputait souvent.

Et vous, est-ce que vous allez bien?

Je vous aime tous.

Marie-Sarah

 

Jeudi 3 mai 1943

Chers parents,

J’écris pour vous donner de mes nouvelles. Je vais bien. Il fait très froid et vous me manquez. la sape est petite mais elle tient bien la chaleur. Nous devons chasser pour pouvoir manger, ça ne me dérange pas car si vous n’avez pas oublié, j’adore ça.

Nous avons déjà saboté un train allemand. il s’est renversé d’un coup et j’étais fière de moi. Nous avons aussi saboté la moissonneuse d’un paysan. Hier, j’ai été de garde à la vigie.

Je me suis faite de nouveaux amis et tous ensemble, on chante le chant des partisans. J’adore cette chanson.

Ma soeur Emma va bien? Elle me manque aussi même si on se chamaille. Je l’aime beaucoup.

Et vous, vous allez bien?

C’est bientôt mon anniversaire et vous ne serez pas là pour me le souhaiter.

J’espère que vous comprenez pourquoi je ne suis pas partie au STO.

Je vous aime et vous embrasse.

Manon

 

 

 

La venue de Mme Greminger, M. Avizou et M. Moreigne dans notre classe

Madame Greminger, Monsieur Avizou et Monsieur Moreigne sont venus pour nous parler de l’histoire de Bourganeuf pendant la Seconde Guerre mondiale, des familles Juives déportées et des camps de concentration.
Avant de commencer, ils nous ont demandé ce que l’on connaissait de la Seconde Guerre mondiale.
Madame Greminger nous a ensuite raconté la vie d’une adolescente Yvette Zeligson, de Paul Rosenbaum et des familles raflées le 21 juillet 1944, à Bourganeuf.
Elle nous a raconté un souvenir. Quand elle avait 2 ans, un soldat allemand l’a prise dans ses bras et lui a donné un morceau de sucre.

Monsieur Avizou est un ancien professeur d’histoire. Il nous a raconté la vie dans les camps de concentration et nous a parlé de son père qui a été emprisonné pendant 5 ans dans un camp de travail.

Monsieur Moreigne nous a parlé de la vie du Docteur Elman de Bourganeuf. Il nous a aussi montré une carte de l’Allemagne en 1938, avec tous les camps de concentration et de travail.
C’était des Résistants Allemands qui l’avaient envoyée aux Français.

Notre avis :
Nous avons appris plein de choses que l’on ne connaissait pas.  C’était bien qu’ils soient venus nous voir. C’était un honneur. Nous avons adoré qu’ils nous parlent de l’histoire de la ville l’on vit.
Cela nous a permis de connaître Bourganeuf de 1939 à 1945 .

Manon ,Yassim, Berat, Hafsa

 

Monsieur Avizou est agrégé d’histoire et ancien professeur.
Son père a été emprisonné durant la Seconde Guerre mondiale. Lui est né après la guerre.
Il nous a parlé des camps de concentration, de la vie des Juifs qui ont dû quitter leurs pays et des enfant sauvés par l’O.S.E (Oeuvre de Secours des Enfants) et cachés dans des châteaux de Creuse comme Masgelier près de de Grand-Bourg, Chabannes à Saint-Pierre-de-Fursac et Chaumont près de Mainsat. Il a surtout répondu à nos nombreuses questions.
C’était très intéressant.

Jordan, Sedef, Camille, Zeyd

 

Madame Greminger fait des recherches et elle nous a parlé des familles juives déportées de Bourganeuf qu’elle a retrouvées.
Yvette Zeligson était une jeune fille juive de 14 ans et était la petite Anne Frank de Bourganeuf.
Elles avaient presque le même âge, elles étaient toutes les deux juives et elles ont été arrêtées presque en même temps : Yvette lors de la rafle du 21 juillet 1944 et Anne Frank le 4 août.
Elles ont été toutes les deux à Auschwitz.

Mme Greminger nous a parlé d’autres familles raflées à la même date et de l’histoire d’une mère et sa fille qui faisaient les courses. Quand elles sont arrivées près chez elles, une femme les a prévenues de la rafle en leur disant « partez vite !»

Elle nous a montré des photos d’Yvette seule puis Yvette avec ses cousins, Claude et Gérard et nous a parlé d’un de ses souvenirs d’enfance: elle avait deux ans quand un soldat allemand l’a prise dans ses bras et lui a donné un sucre.

Marie, Chloé, Samuel et Hayri

 

Monsieur Moreigne est venu dans l’école Marie Curie pour nous parler d’une car te faite par la Résistance allemande datant de 1938 et d’un docteur qui habitait à Bourganeuf.
Revenons à la carte de la Résistance.
Elle indique par des formes géométriques, les camps de concentration et les prisons. Il y avait beaucoup de points sur cette carte qui a été transmise à la France mais n’a servi a rien.

Parlons maintenant du Docteur Elman qui habitait à Bourganeuf, à la Voie Dieu.
Le docteur était un Juif originaire de Roumanie. Sa femme et ses trois enfants étaient également Juifs. Le docteur Elman a reçu une lettre lui indiquant qu’il ne pouvait exercer sont métier puis une autre qui lui interdisait de circuler en voiture. Ne pouvant plus travailler, il est devenu ouvrier agricole à Masbaraud.
Plus tard il sera le médecin des Résistants, autour de Bourganeuf .

Mathias, Humeyra, Bathuan, Cybellia 

 

On a rencontré Madame Greminger qui nous a raconté ses souvenirs d’enfance et ça nous a plu.
Elle nous a raconté que des familles de Bourganeuf ont été raflées le 21 juillet 1944 et déportées pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle nous a appris beaucoup de choses et elle a fait une comparaison entre Yvette Zeligson et Anne Frank. Elle a aussi raconté qu’Yvette allait se baigner dans la rivière du Montalescot et nous a montré des photos de ses cousins.
Elle nous a parlé de l’histoire de Paul Rosenbaum qui avait 13 ans en 1944. Il a été raflé à Bourganeuf à la même date que beaucoup d’autres personnes, puis déporté. Durant le voyage vers les camps, il est tombé malade et a été hospitalisé.
C’est ce qu’il lui a sauvé la vie. Paul est aujourd’hui en vie et a 87 ans.

Théo, Lucas, Zeynep, Marie-Sarah

 

Mademoiselle Porte… Juste parmi les Nations, à Bourganeuf

Marcelle Porte était la directrice de l’Ecole Primaire Supérieure des filles de Bourganeuf, durant la Seconde Guerre mondiale.

D’octobre 1943 au printemps 1944, elle a sauvé une dizaine de jeunes filles juives en les cachant.
Sachant que la nuit, les jeunes filles pouvaient se faire des confidences, Mademoiselle Porte les avait installées dans une chambre différente de celles  des autres filles afin qu’elles ne dévoilent pas leur identité.

Mademoiselle Porte a fait également courir le bruit, que ces jeunes filles venaient du nord de la France.

Témoignage de Micheline Wolanovski – Yad Vashem

Cérémonie du 16 novembre 2016 – France Bleu Limousin

 

 

Qu’est ce qu’être « Juste parmi les Nations? »

Cette distinction de Juste parmi les Nations date de 1963. C’est la plus haute distinction décernée par l’Etat d’Israël à des personnes non juives qui, au péril de leur vie, ont aidé des Juifs persécutés par les nazis.

Après une enquête très sérieuse, les personnes élevées au rang de « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme et une médaille sur laquelle est inscrit:

« Quiconque sauve une vie, sauve l’univers tout entier »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les noms des Justes sont inscrits:

  • sur le mur d’honneur du jardin des « Justes parmi les Nations » de Yad Vashem, à Jérusalem

Jardin des Justes, Jerusalem – Yad Vashem

  •  à Paris dans l’Allée des Justes, près du Mémorial de la Shoah.

Allée des Justes, Paris – Yad Vashem

En France, il y a beaucoup de villes qui célèbrent les Justes de leur commune. A Aubusson, on trouve le Square des Justes.

Square des Justes, Aubusson – Yad Vashem

Les enfants juifs sauvés en Creuse… Sortie aux Archives Départementales de la Creuse

Des milliers d’enfants en France ont échappé à la déportation et à l’extermination grâce à l’organisation de caches mis en place par l’Oeuvre de Secours des Enfants (O.S.E.).

Après la déclaration de guerre de 1939, l’OSE met à l’abri des enfants allemands, polonais… juifs.

Témoignage d’Herbert Karliner, Le grenier de Sarah

Association d’entraide humanitaire juive, l’O.S.E. a acheté ou loué 3 châteaux en Creuse.

  • Le château de Chabannes, à Saint-Pierre-de Fursac

En novembre 1939, Félix Chevrier, imprimeur, puis journaliste, socialiste, franc-maçon, proche du Front Populaire, hostile à Vichy et républicain, accepte la direction du Château de Chabannes et en deux mois il fait d’un château à l’abandon un véritable lieu d’accueil pour des enfants arrivant le Berlin de Varsovie et de Paris.

En 1942 la « maison »  héberge plus de cent enfants juifs. En 1943, ils sont cent vingt.

Félix Chevrier et son équipe font régner une ambiance chaleureuse et apporte de la joie de vivre aux enfants, dans le respect de leur identité religieuse.

Félix Chevrier disait aux enfants: « … je ne puis arriver à vous trouver dissemblable de ce que j’étais à votre âge. Mon esprit se refuse à partager les préventions d’Hitler contre vous et les vôtres ».

Félix Chevrier et son équipe bénéficient du soutien d’une grande partie de la population des villages voisins et organisent la fuite des enfants dans la forêt à chaque alerte.

Yad Vashem a décerné à Félix Chevrier et à Irène et Renée Paillassou, institutrices,  le titre de  Juste parmi les Nations.

210 Familles hébergées, cachées ou sauvées au Château de Chabannes.

  • Le château Le Masgelier, près de Grand-Bourg

Il y règne un esprit juif, laïc et progressiste, sous la conduite d’Hélène et Jacques Bloch, russes.
On y célèbre les fêtes juives, mais la religion n’y est pas enseignée.

243 Familles hébergées ont été cachées ou sauvées au Château Le Masgelier.

  • Le château de Chaumont, près de Mainsat

Le refuge est d’abord situé à Crocq d’août 1939 au 1er août 1942 puis déménage à Chaumont (près de Mainsat) jusqu’à la fin de la guerre.
Aucun enfant placée sous sa garde ne sera déportée.

A Chaumont, Lotte Schwarz met en œuvre une pédagogie nouvelle, active.
En effet, pour responsabiliser les enfants, elle leur confie la gestion du budget, l’organisation du travail et les incite à donner un sens à leur vie en collectivité.

Le 26 août 1942, une grande rafle frappe tous les Juifs étrangers de zone sud. En Creuse, ils ne seront pas épargnés et les gendarmes viennent chercher les enfants de plus de 16 ans, y compris à Chaumont. Ils furent déportés sans retour vers Auschwitz par le convoi n° 26 du 31 août 1942.
Le passage à l’illégalité est donc décidé : l’OSE met en place un réseau clandestin pour cacher les plus menacés appelé « réseau Garel ».

Les maisons sont systématiquement et progressivement évacuées, sauf la colonie de Crocq qui reste à Chaumont jusqu’à la Libération.
Les jeunes filles et l’ensemble de la collectivité sont et restent en sécurité, sous la protection des habitants de la région.

La Creuse qui comptait 200 000 habitants a accueilli 3 000 Juifs dont 1 000 enfants pendant la Seconde Guerre mondiale.

Source ajpn.org