L’antisémitisme comme politique

Quels sont les fondements de l’antisémitisme nazi ?

Les idéologues nazis considéraient que le peuple allemand appartenait à une « race » pure et supérieure aux autres : la « race aryenne ». Ils pensaient que le peuple allemand devait posséder un territoire, le Lebensraum, espace vital, purifié, dans lequel tous les membres de la « race aryenne » pourraient vivre. Il est donc nécessaire d’exclure les autres races et plus particulièrement les juifs qui veulent, selon les nazis, diriger le monde et détruire la race germanique. Cette politique d’exlusion fait appel à deux mythologies, au vieil antsémitisme chrétien d’une part, au racisme biologique d’autre part.

Cette photographie d’un jeune étudiant juif, contraint par les SA de défiler dans les rues d’une ville, participe de l’héritage l’antisémite Chrétien. En effet, la pancarte proclame : « j’ai souillé, une « jeune fille Chrétienne ». Cet antisémitisme remonte aux premiers temps du Moyen-âge, période où les chrétiens accusent les juifs d’avoir fait condamner le Christ à mort.

Les Juifs sont aussi victimes d’une xénophobie plus classique : par leur religion (le judaïsme et leur langue, le yddish), ils sont considérés comme étrangers. Ils sont donc frappés de discrimination et de violence, et subissent dès pogroms au temps des premières croisades.
Le juif, une infection

le juif a toujours été un parasite dans le corps des autres peuples […]. Il passe son temps à chercher un terreau favorable au développment de sa race […]. Il est et il demeure un suceur de vie et de sang qui se développe sans fin, comme un bacille, dès qu’un terrain favorable l’y invite : où qu’il apparaisse, le peuple qui l’a accueilli disparaît à plus ou moins brève échéance.
Voyez un peu les désastres que le croisement avec les juifs provoque chaque jour dans notre peuple et rendez-vous compte que cette infection du sang ne pourra plus être guérie, dans le corps de notre peuple qu’en plusieurs siècles […]. Cette contamination de notre sang est cependant aujourd’hui réalisée méticuleusement par le juif […]. C’est méticuleuse-ment que ces sombres parasites raciaux souillent nos jeunes filles blondes si naïves et détruisent quelques chose qui ne pourra être réparé.

Au XIXème siècle , l’antisémistisme prend le tournant du racisme. Après le classement de la faune et de la flore au XVIIIème siècle, au siècle suivant le racisme européen classe et hiérarchise les hommes : les blancs en haut, les noirs en bas et les juifs ailleurs et conforte tous les préjugés antisémites. Le racisme de la science justifie le processus de dominationet conforte les préjugés antisémites.
C’est à ce racisme qu’Hitler se réfère en usant d’un vocabulaire biologico-médical (bacille, parasite, contamination) pour rejeter les juifs hors d’Europe. Les juifs sont donc considérés comme une menace.

Ce racisme et cet antisémistisme ont contribué à créer un univers mental, à une vision du monde inquiétante et ont favorisé le meurtre, mais ils n’y conduisaient pas nécessairement.

Marine Besson, Hatice Ozers, 1ere S