Jamais seul

Deux secondes en moins, écrit à quatre mains, vous plonge dans une histoire pas aussi banale qu’elle en a l’air. Entre acceptations de soi, du deuil, par la révolte, allant même jusqu’au déni, Marie Colot et Nancy Guilbert vous offre un texte triste et bouleversant.

© jeunesse.magnard.fr

L’histoire nous projette dans la vie de deux jeunes adolescents de 15 ans. Igor, défiguré après un accident de voiture, ne sort plus de chez lui et reste coincé avec la rancœur qu’il éprouve envers son paternel, responsable de l’accident. Rhéa, elle, sombre dans une sorte de dépression après la suicide de son petit ami. Ils ne se connaissent pas encore, mais partagent tous deux une souffrance qu’ils arrivent à soulager grâce à la musique qui les sortira peu à peu de leur combat avec eux-mêmes. Avec l’aide d’un professeur, pas vraiment comme les autres.

Cette histoire n’est pas réservée à un public d’adolescents, mais plaira aussi à un public d’adultes. Les deux adolescents, mis en scène ici, racontent la douleur, les étapes plus denses les unes que les autres communes à tous ceux qui traversent un grand drame. Sélectionné pour le Prix des Incorruptibles de 2019 – 2020, qui récompensera des livres de jeunesse, ce roman pourrait être un roman universel, car il a non seulement un important message qui est la confiance en soi que les adolescents ont besoin de ressentir, mais aussi la lourdeur des adultes qui ne se doutent parfois pas du poids qu’ils peuvent exercer sur les épaules des jeunes en les efforçant de vivre à leur rythme.

« On se fixe trop sur les mots, en oubliant que le corps a un langage, lui aussi, bien plus explicite qu’un verbe, un sujet et trois compléments alignés bout à bout. On peut communiquer autrement qu’avec les mots, c’est sûr. Car ils mentent parfois, racontent n’importent quoi, jettent de la poudre aux yeux et masquent la vérité. »

Deux jeunes qui portent en eux deux traumatismes presque insurmontables, seuls, l’un dans l’âme, l’autre dans la chair. Un scénario assez banal, mais nous écrasant de sentiments profonds et sans issue. Igor pour Marie C. et Rhéa pour Nancy G. : deux styles d’écritures, deux analyses psychologiques, qui se rejoignent pour nous apprendre à tendre la main vers autrui et, surtout,  à accepter la différence. Une valeur que les jeunes et les moins jeunes  oublient souvent. Un récit touchant et palpitant qui vous mettra sûrement les larmes aux yeux !

Pablo Picasso, Nature morte sur un piano (1911-1912, huile sur toile, 50x130cm) – ©twistylanes.wordpress.com

Née en 1981 en Belgique, , Marie Colot enseigne le français à de futurs éducateurs de la Haute école de Bruxelles depuis 2006.  Elle Anime aussi des ateliers de lecture et d’écriture pour les enfants. Nancy Guilbert, née à Nîmes en 1974, a enseigné dix ans en école maternelle et primaire dans les quartiers ZEP (enfants en difficulté) avant de se consacrer à plein temps à l’écriture jeunesse. Une belle rencontre aussi que la leur!

Lisandre Lacombe (3ème)

 

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