Frankenstein, film mythique du cinéma américain, a été réalisé en novembre 1931 par James Wales, réalisateur britannique, avec un Boris Karloff inoubliable pour incarner la créature maléfique!
Frankenstein raconte l’histoire d’Henry Frankenstein, jeune savant, qui, poussé par son envie de faire progresser la science, veut créer artificiellement la vie. Pour cela, il assemble différents membres de cadavres dérobés dans des cimetières afin de créer un être humain. Puis il charge Fritz, son assistant, d’aller voler un cerveau sain, mais le serviteur va le détruire maladroitement : il devra alors récupérer un cerveau de criminel. La créature ainsi créée va semer la frayeur et la mort dans le village…
L’idée de réalisation de cette œuvre a débuté suite au succès de Dracula, quand la Universal demande à Robert Florey (réalisateur, scénariste, acteur et producteur de films français) d’écrire le scénario tiré du roman de Mary Shelley, Frankenstein. Mais les séquences ne plaisent pas à la société, qui change d’équipe et charge James Whale de la réalisation. Une fois le scénario réalisé, il faut choisir les acteurs et la tâche est plus compliquée quand il s’agit de dénicher celui qui jouera le rôle de l’affreuse créature ! Il faut que le comédien soit grand, inquiétant, tout en restant très expressif (le monstre ne peut communiquer que par gestes et grognements). Alors, il est décidé que l’acteur idéal serait finalement Boris Karloff, britannique de 44 ans. Le maquillage du monstre (réalisé par le maquilleur Jack Pierce) est particulièrement pointu, cherchant réellement à accentuer le côté inquiétant du personnage et cela nous permet d’apprécier encore plus le film.
Les autres principaux acteurs sont Colin Clive (Henry Frankenstein), Mae Clarke (Elisabeth), Dwight Frye (Fritz), Edward Van Sloan (le professeur Waldmann), Frederick Kerr (le baron Frankenstein), Marylin Harris (la petite Maria), John Boles (Victor Moritz)…
Les décors sont plutôt bien réussis, avec un travail réussi sur la lumière, car on voit une nette différence entre deux mondes : le côté sombre, effroyable et mystérieux, du vieux moulin où Henry effectue ses expériences, et la luminosité qui baigne le monde normal de ses proches. Un petit « moins », peut-être, au niveau des effets spéciaux, mais on se dit que la réalisation de ce film ne s’est faite que dans les années 1930… Par exemple, on a peine à croire que les éclairs de l’orage au début du film sont réels!
Le film rencontre un énorme succès au États-Unis, succès qui s’étend ensuite en Europe à partir de 1932 (à noter qu’il sort en France en 1932). La Universal collecte plus de quatre fois la somme qui a été nécessaire à la production du film. James Whale devient alors un maître de la vague fantastique qui court dans les années 1930. Il ne peut ensuite se détacher de ce genre. Il réalise d’autres films, en particulier La fiancée de Frankenstein et Remember Last Night. Le réalisateur est ensuite censuré par le service américain, car il refuse de n’être qu’un metteur en scène de films d’épouvante. Il arrête sa carrière cinématographique brutalement en 1941, dix ans après la sortie de Frankenstein.
Ce film (seulement 1h11!) est particulièrement bien réalisé grâce à un mélange maîtrisé des genres fantastique, épouvante, horreur et humour. Alors qui aime cette association de genres appréciera !
Célia CHABASSIER (4ème)
