Tapis rouge pour les élèves de Littérature et société

Au festival du Moyen métrage
Au festival du Moyen métrage

Les élèves de littérature et société ont passé la journée du 07 avril au cinéma le Rex de Brive dans le cadre des Rencontres Européennes du Moyen métrage de Brive. La matinée a été consacrée aux projections de la programmation scolaire  : CHANSON D’AMOUR ET DE BONNE SANTE de João Nicolau et  INUPILUK de Sébastien Betbeder. Des films d’auteurs qui ont surpris les lycéens et collégiens par leurs formes mais aussi par leurs contenus. La discussion animée par Romain Grosjean, responsable des scolaires pour le festival,  a permis aux élèves de s’exprimer sur leur ressenti vis à vis des films : présence des sous-titrages, incompréhension vis à vis de certaines scènes… C’est là aussi toute la mission d’éducation à l’image du Festival qui met un point d’honneur à accompagner les programmations scolaires afin de susciter le questionnement et la curiosité des jeunes spectateurs.

L’après-midi les projections proposées faisaient partie de la compétition officielle. Le jury des professionnels du cinéma, présidé par Pascale Ferran, était donc présent dans la salle ainsi que le jury jeunes*. Les élèves ont été sollicités afin de donner leur avis sur les deux films vus : LA BANDE à JULIETTE de Aurélien Peyre et L’ILE JAUNE de Léa Mysius et Paul Guilhaume.

Cette journée s’inscrivait dans le cadre du programme d’éducation au regard face aux images que les professeures qui encadrent l’enseignement littérature et société ont initié avec le groupe 48 élèves de seconde. Un programme qui va amener les lycéens à réaliser eux-mêmes un petit film dans les jours qui viennent.

* deux élèves du lycée Edmond Perrier faisaient partie cette année de la composition du jury jeunes du Festival : Ezilda Vareille élève de seconde et Arthis Billon élève de 1ère. Ils feront part de leur semaine exceptionnelle dans un prochain billet.

RENCONTRE PASSIONNANTE AVEC XAVIER MUNTZ

Le reporter de guerre a raconté son expérience aux lycéens

Le vendredi 18 mars, les élèves de seconde du lycée Edmond Perrier de Tulle participant à l’enseignement littérature et société, accompagnés de quelques volontaires, ont rencontré Xavier Muntz, réalisateur documentariste et reporter de guerre.

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Le réalisateur de « Encerclés par l’État Islamique », diffusé sur Arte dans l’émission Thema le 10 février 2015, a accepté de participer à une rencontre avec les élèves qui ont étudié son film. Xavier Muntz est réalisateur indépendant mais il a d’abord débuté sa carrière dans la presse écrite, puis a fait de nombreux documentaires et enquêtes pour la télévision. Il a d’abord sillonné l’Amérique latine avant de s’intéresser aux conflits du Moyen-Orient et d’Afrique. Dans « Encerclés par l’État Islamique , qui réalisera une audience record et qui lui vaudra le prestigieux prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, Xavier Muntz suit la résistance sans relâche des yézidis, une minorité kurde, assiégés par Daech sur le Mont Sinjar dans le Kurdistan irakien. Il a passé 20 jours auprès des combattants et combattantes kurdes.

Il est 14h30, la cinquantaine de lycéens sont impatients en salle de conférence. Ils attendent la venue de Xavier Muntz, qui a quelques minutes de retard. Dès son arrivée, il est chaleureusement accueilli par un court film de présentation réalisé par les élèves. Xavier Muntz se prend rapidement au jeu et répond à la multitude de questions posées : « Quelles étaient vos conditions de vies sur le Mont Sinjar ? » ; « Avez-vous toujours des nouvelles des combattants, que vous avez rencontrés ? » ; « Comment gériez-vous votre peur sur place ? »…

Avec cordialité et précision, le reporter de guerre décrit son expérience, son ressenti, et ses conditions de vie « Il n’y avait que de la chèvre bouillie à manger, confie-t-il. Et, ce n’est pas ce que je préfère ! Les combattants étaient bien contents d’avoir une portion supplémentaire ! ». Il ne parle que quelques mots courants de kurde : il doit donc réaliser les interviews à l’aveugle et attendre la traduction en post-production pour comprendre. Il a également expliqué les raisons qui ont précipité son retour en France. Le jour de Noël, il téléphone à ses enfants avec son téléphone satellitaire – pour que la communication puisse passer, il s’est mis sur le toit d’un bâtiment « Pendant que je leur parlais, Daech commencait à nous pillonner. Au fur et à mesure, ils ajustaient leurs tirs. Je ne voulais pas que mes enfants entendent ça et qu’ils me demandent ce que c’était. Je ne voulais pas que ma mort ne gâche tous leurs Noëls à venir. ».

Il a également expliqué le montage mouvementé. Les locaux de Premières Lignes, la société qui produit le film, sont en effet voisins de ceux de Charlie Hebdo. Le 7 janvier 2015, jour des attentats, Xavier Muntz devait commencer à monter le documentaire. Le tri des images, l’écriture et le montage du reportage prend du retard. Le réalisateur mobilise donc deux salles de montage et tous ses efforts pour le finir à temps.

Xavier Muntz revient à peine d’Afrique de l’Ouest, travaille déjà sur d’autres projets et se prépare pour de futures aventures journalistiques. La rencontre, quant à elle, était passionnante et enrichissante mais trop courte au goût des lycéens.

Loïck MASSONNAUD

NB : Cette rencontre s’inscrivait dans le dispositif Télémaques mis en place au niveau national par l’association Savoir au présent. Dispositif d’éducation qui a pour objectif de former le regard des jeunes face aux images de télévision. Le dispositif associe Arte, France2, France3 et la Scam, ainsi que de nombreux professionnels de l’audiovisuel : réalisateurs, monteurs, producteurs, autour de programmes documentaires et de fiction sélectionnés par un jury.